
Rien ne va plus entre le gouvernement d’Israël et les Juifs des États-Unis. Tandis que le premier dérive vers la droite extrême, les seconds s’ancrent toujours plus solidement dans le camp progressiste. Comme les militants noirs américains, depuis longtemps solidaires des Palestiniens, ils fustigent désormais l’occupation et la colonisation — que Washington soutient.
La liste des invités à l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, le 14 mai 2018, avait de quoi surprendre. Aux côtés du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se tenaient les pasteurs évangéliques John Hagee et Robert Jeffress. Le premier considère qu’Adolf Hitler était le « bras armé de Dieu » ; le second estime que tous les Juifs sont destinés à l’enfer. L’un et l’autre animent le courant le plus favorable à Israël au sein de la société américaine : celui des chrétiens conservateurs sionistes. (...)
Pas de Juifs progressistes dans l’assistance, en revanche. Ils n’avaient pas été invités à la cérémonie. Ils sont pourtant majoritaires aux États-Unis (...)
M. Donald Trump et M. Netanyahou n’ont pas seulement en commun le soutien des chrétiens sionistes et du couple Adelson. Tous deux aiment à justifier leurs échecs en s’appuyant sur des théories du complot. Ils se montrent aussi étonnamment détendus devant la montée de l’antisémitisme en Europe et aux États-Unis. (...)