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Mediapart
Isolement et écoles : le gouvernement précise les règles, quelques heures avant la rentrée
Article mis en ligne le 3 janvier 2022
dernière modification le 2 janvier 2022

Nouvelles règles d’isolement pour les positifs et les cas contacts, nouvelles conditions pour le retour en classe des élèves du primaire : à la veille d’une rentrée « désorganisée », les décisions du gouvernement ont été précisées à la dernière minute et par voie de presse.

Pas de communication officielle mais une succession d’articles, à lire dans le Journal du dimanche du 2 janvier. Puis dans Le Parisien, quelques heures plus tard. Et une mise à jour des consignes en plein dimanche après-midi, sur les sites des ministères de la santé et de l’éducation nationale. (...)

De nouvelles consignes, à la dernière minute et alors que le « raz-de-marée » Omicron déferle sur le pays et qu’une « désorganisation » est fortement redoutée dans les prochaines semaines. Le 1er janvier, selon les dernières données de Santé publique France, plus de 219 000 nouveaux cas ont été enregistrés.

« Le pic du nombre de cas devrait culminer mi-janvier, alerte l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, également dans le JDD. Le pic hospitalier pourrait avoir lieu une semaine plus tard avec d’importantes variations régionales. L’Île-de-France sera la première touchée, ajoute le professeur à l’Institut Pasteur de Paris et membre du Conseil scientifique.

Plus de souplesse pour les positifs et cas contacts vaccinés (...)

Première nouveauté : dès le lundi 3 janvier, les personnes testées positives devront s’isoler sept jours, au lieu de dix. Cet isolement pourra même être levé « au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif » et sans signe d’infection depuis 48 heures. L’isolement de dix jours est en revanche maintenu pour les non-vaccinés, « avec une sortie possible au bout de sept jours, selon les mêmes conditions » citées plus haut.

Quant aux soignants, déjà soumis à l’obligation vaccinale, ils pourront continuer à travailler même s’ils sont positifs, mais à condition d’avoir « peu ou pas de symptômes. »

Concernant les cas contacts, les règles seront harmonisées. Il n’y aura plus de différence, selon qu’on est contaminé par le variant Delta ou l’Omicron. Jusqu’ici, les cas contacts Omicron devaient s’isoler sept jours, même avec un schéma vaccinal complet.

Désormais, seuls les non-vaccinés, ou ceux n’ayant pas fait leur rappel dans les temps, devront s’isoler sept jours s’ils sont cas contacts. Les détenteurs d’un schéma vaccinal complet, eux, pourront aller et venir librement, « à condition de faire des tests réguliers », indique le ministre de la santé. Précisément, il faudra réaliser un PCR ou antigénique « à J-0, le jour où vous apprenez que vous êtes cas contact », puis un autotest « à J+2 et J+4 ». Ces autotests seront gratuits, délivrés en pharmacie, sur preuve du dépistage à J-0, précise encore Olivier Véran.

Il ne donne en revanche pas d’informations sur le sort des cas contacts résidant dans le même foyer qu’une personne contaminée. Jusqu’ici, l’isolement était de 17 jours pour les non-vaccinés (variants Delta et Omicron) et de 17 jours également, même vacciné, en cas de lieu de vie partagé avec un positif à Omicron.

Enfin, le ministre reconnaît à demi-mot que les équipes chargées du traçage des cas contacts n’arrivent plus à suivre les 200 000 contaminations quotidiennes. (...)

Sous-effectif, recours à du personnel précaire, règles obsolètes : dès début décembre, Mediapart alertait dans cet article sur le traçage, débordé par le coronavirus.

À l’école : les informations tombent quelques heures avant la rentrée

Un tiers des enseignants « au moins » pourraient être touchés par le coronavirus en janvier de manière « directe » ou « indirecte ». C’est la mise en garde du Conseil scientifique, émise pendant les vacances de Noël. Avant les congés, 3 000 classes étaient fermées. (...)

En cette rentrée, les niveaux du protocole sanitaire devraient rester inchangés : les écoles sont en niveau 3, les collèges et les lycées en niveau 2. La nouveauté, c’est que les élèves de primaire devront présenter trois tests consécutifs, au lieu d’un seul, pour réintégrer la classe. Jean-Michel Blanquer avait évoqué cette piste le 28 décembre, sur France Inter, avant un rétropédalage de son cabinet.

Ces tests seront à réaliser le jour de l’apparition d’un cas, puis « à J+2 et J+4 », souligne la « foire aux questions » (FAQ) du ministère de l’éducation nationale, mise à jour tardivement au cœur de l’après-midi, dimanche 2 janvier. Le premier test sera à réaliser en pharmacie ou en laboratoire. Les deux suivants pourront être des autotests, là encore délivrés gratuitement. Les parents devront « présenter une attestation sur l’honneur » de la bonne réalisation de ces tests et leur résultat négatif pour permettre le maintien en classe de l’élève.

Dans cette FAQ mise à jour, on apprend également qu’il n’y aura « plus lieu de fermer automatiquement la classe si trois cas positifs sont identifiés ». L’accueil des élèves sera suspendu uniquement « en présence par exemple d’un très grand nombre de cas, et d’une analyse partagée entre les différents acteurs prenant part à la gestion de la situation ».

Dans le JDD, Olivier Véran renvoyait à une prise de parole, attendue lundi 3 janvier, de Jean-Michel Blanquer « pour présenter le détail du protocole scolaire ». Finalement, le ministre a accordé, en toute hâte, une interview au journal Le Parisien, publiée vers 16 h 30... Quelques heures, donc, avant le retour en classe.

En entreprise : pas de passe et du télétravail pas vraiment « obligatoire »

le passe sanitaire au travail est définitivement enterré. « Il aurait posé des questions juridiques délicates, et nous avons constaté le consensus des partenaires sociaux contre [son] extension au milieu professionnel. Nous en prenons acte. C’est pourquoi nous avons retenu la piste du télétravail obligatoire. »

Obligatoire, vraiment ? Pour l’heure, toujours pas. À compter du 3 janvier 2022, le protocole sanitaire en entreprise sera le seul outil en vigueur. Et il a seulement valeur de recommandation, comme tranché en octobre 2020 par le Conseil d’État.

Mis à jour le 30 décembre, ce protocole demande aux employeurs de fixer, « pour une durée de trois semaines, un nombre minimal de trois jours de télétravail par semaine, pour les postes qui le permettent ». Et même quatre jours dans la mesure du possible. le passe sanitaire au travail est définitivement enterré. « Il aurait posé des questions juridiques délicates, et nous avons constaté le consensus des partenaires sociaux contre [son] extension au milieu professionnel. Nous en prenons acte. C’est pourquoi nous avons retenu la piste du télétravail obligatoire. »

Obligatoire, vraiment ? Pour l’heure, toujours pas. À compter du 3 janvier 2022, le protocole sanitaire en entreprise sera le seul outil en vigueur. Et il a seulement valeur de recommandation, comme tranché en octobre 2020 par le Conseil d’État.

Mis à jour le 30 décembre, ce protocole demande aux employeurs de fixer, « pour une durée de trois semaines, un nombre minimal de trois jours de télétravail par semaine, pour les postes qui le permettent ». Et même quatre jours dans la mesure du possible. (...)

« Cette cinquième vague sera peut-être la dernière », ose aujourd’hui avancer Olivier Véran, en une du Journal du dimanche. « Omicron est tellement contagieux qu’il va toucher toutes les populations du monde. Il va entraîner une immunité renforcée : on sera tous plus armés après son passage », précise le ministre.

En attendant, la vague monte. Deux Français sont diagnostiqués positifs chaque seconde et les 10 millions de contaminés, depuis le début de la pandémie, devraient bientôt être atteints. De quoi laisser craindre un raz-de-marée à l’hôpital, qui vacille, sans épargner aucune région.