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Introduction de Michèle Riot-Sarcey « De la catastrophe ? » à l’ouvrage : De la catastrophe. L’Homme à l’oeuvre du Déluge à Fukushima
Sous la direction de Michèle Riot-Sarcey : De la catastrophe. L’Homme à l’oeuvre du Déluge à Fukushima Editions du Détour, Paris 2018, 298 pages, 22 euros
Article mis en ligne le 30 janvier 2019
dernière modification le 28 janvier 2019

Un livre sur la catastrophe ? Sa genèse, ses mythes, ses réalités de plus en plus visibles, toujours plus proches ? Est-ce vraiment sérieux ? Est-il vraiment nécessaire de publier un livre sur un thème d’une actualité aussi brûlante ? Il est vrai que tout le monde en parle et semble redouter la venue de quelque chose mais quoi ? Une idée floue, vague, à propos de laquelle on imagine le pire en étant sûr que rien n’arrivera ? Et pourquoi l’introduire dans une collection au titre évocateur : « Le devenir du passé ? ». L’idée, pourtant nous est apparue évidente tant les avertissements des guetteurs d’hier, bien loin d’être énoncés par des Cassandre, ont été négligés, écartés ou tout simplement pas entendus.

Nous le savons l’inconcevable est déjà arrivé, aussi avons-nous choisi d’affronter l’inhumanité d’un devenir entièrement tendu vers la marchandise, non en politistes, ni en philosophes, mais en historiens, au sens large du terme. Par fragments, en choisissant des moments historiques restés dans les mémoires ; nous abordons ces événements d’exception, ou pensé tels, à travers le regard des hommes qui l’interprètent en termes de catastrophe. Chacun des auteur.es pressenti.es l’aborde à sa manière, à distance de l’événement, au plus près de l’archive, ou par le truchement des textes de penseurs critiques (...)

Le parcours de l’histoire vu sous l’angle de la catastrophe nous offre un panorama d’un monde souvent marqué du signe de l’apocalypse. À l’échelle de la planète, en effet, les catastrophes se succèdent en se renouvelant constamment au cours du temps. De la catastrophe naturelle à la responsabilité humaine, l’enchevêtrement de ces deux causes, dès les temps modernes, ne nous permet plus d’en distinguer l’origine si nous portons l’attention aux populations qui en subissent les effets. Impossible d’atteindre l’exhaustivité dans ce domaine, c’est pourquoi nous avons privilégié les exemples paradigmatiques d’un temps, vu souvent d’Occident, pour des raisons d’accessibilité et de familiarité au lecteur, attentif aux récits d’autrefois.

Le déluge s’imposait, de même que le dernier avatar de l’irresponsabilité d’un monde avide de profits, Fukushima. Beaucoup de manques seront relevés et déplorés, mais les grandes catastrophes des temps modernes sont ici analysées (...)

Il nous a semblé nécessaire de faire face à la réalité d’une déshumanisation qui menace la planète et les populations dont la lutte pour la survie peut désespérer le reste d’une humanité qui s’estime impuissante face à l’énormité des défis actuels.