
Face aux violences inter-communautaires croissantes, l’ONU a donné à la France son feu vert pour intervenir en Centrafrique, en soutien de la force africaine, la Micopax.
Après le Mali, c’est la deuxième fois cette année que François Hollande s’apprête à ordonner une telle intervention en Afrique.
Posez-nous vos questions dans les commentaires, nous tâcherons d’y répondre.
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Pourquoi la France se sent-elle obligée d’intervenir ?
La République centrafricaine, qui n’a jamais eu d’Etat digne de ce nom, est en train de sombrer dans le chaos. De nombreux habitants se cachent dans la brousse : 460.000 personnes auraient fui leur domicile.
Il s’agit de mettre fin à une situation qualifiée de « pré-génocidaire » (une expression reprise par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius), marquée par des exactions dans plusieurs parties du pays. Le souvenir du Rwanda est très présent : la France aurait pu éviter le génocide qui y a eu lieu.
La France se sent une responsabilité dans la région, compte tenu des liens hérités du passé colonial. Elle a des intérêts dans les pays voisins (Cameroun, Tchad, Congo...) et ne tient pas à ce que ces pays soient entrainés dans ce conflit.
Sur Europe 1, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a donné quatre raisons à cette intervention :
- « Parce que la France a des responsabilités internationales ;
- parce que la France est membre du Conseil de sécurité ;
- parce que la France a une histoire avec la RCA ;
- parce que les Nations unies nous demandent de le faire ».
Après quelques années d’indifférence, Paris a décidé d’assumer son rôle de gendarme, avec le risque de renouer avec les dérives néocoloniales de la période « Françafrique ». L’un des enjeux est de reconquérir une partie de son influence sur le continent, alors que certaines puissances (Chine, Etats-Unis, Inde, Brésil...) y sont de plus en plus présentes ou s’y intéressent fortement.
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Quels sont les intérêts économiques de la France dans ce pays ?