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Intermittents, tout va changer ?
Article mis en ligne le 22 juin 2013
dernière modification le 17 juin 2013

C’était il y a dix ans, en 2003. Des milliers d’artistes avaient déserté la scène pour manifester dans la rue aux côtés des techniciens du spectacle, du cinéma et de la télévision. L’un après l’autre, les festivals avaient été annulés. La bourrasque emporta même le plus célèbre d’entre eux, celui d’Avignon. Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture de l’époque, tenta d’éteindre l’incendie, il fut balayé. La colère était trop forte.

Ceux que l’on appelle les « intermittents du spectacle » n’admettaient pas que l’on remette en cause « leur » régime d’indemnisation du chômage. Un régime plus favorable que celui de n’importe quel autre salarié, contrepartie normale de l’extrême précarité de leurs conditions d’emploi. Mais un régime lourdement déficitaire que le patronat avait décidé de réformer. Après des mois de crise, la négociation avait accouché d’un accord assurant sa pérennité au prix d’un durcissement des conditions d’accès aux indemnités et d’une augmentation des cotisations.

Dix ans plus tard, le bilan est mitigé. Après avoir sensiblement baissé, le nombre des bénéficiaires progresse à nouveau lentement chaque année — ils étaient environ 106 000 en 2003, ils sont plus de 108 000 aujourd’hui — et, même si le rapport entre cotisations perçues et prestations versées s’est amélioré, le déficit reste élevé.

Délicat dans une période de rigueur budgétaire où la chasse aux dépenses est érigée en politique d’Etat. Compliqué aussi car, si le système est imparfait et coûte cher, il est devenu un des piliers de la politique culturelle française, défendue aussi bien par la gauche que par la droite.

Sans cette exception sociale, des milliers de festivals n’existeraient pas, une partie des compagnies de théâtre et de danse n’auraient plus qu’à baisser leur rideau, et nombre de sociétés de production audiovisuelle disparaîtraient (...)