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Interdiction de licencier et moratoire sur les loyers : ces États européens plus solidaires que la France
Article mis en ligne le 11 avril 2020
dernière modification le 10 avril 2020

Pendant que le gouvernement français attaque le droit du travail et ne prend aucune véritable mesure de protection sociale, en Espagne, en Allemagne ou au Portugal, les autorités agissent pour soutenir les plus fragiles.

Interdiction de licencier pour cause de crise du Covid en Espagne

Le gouvernement espagnol d’union des gauches – qui allie socialistes et Podemos – a décidé fin mars de limiter les possibilités de licenciements pendant la période de confinement. Selon le décret espagnol, les employeurs ne peuvent pas, pendant la durée de l’urgence sanitaire, licencier en alléguant comme cause la crise du coronavirus. (...)

Des aides directes pour les travailleurs indépendants en Allemagne

Nombre de pays ont pris des mesures de soutien aux entreprises. D’autres soutiennent aussi les travailleurs indépendants, comme les chauffeurs Uber qui perdent leur clients et donc leurs revenus pendant le confinement. En Allemagne, plusieurs États-régions ont annoncé dès mars des aides directes pour les très petites entreprises, dont les associations, mais aussi pour les travailleurs indépendants. (...)

Moratoire de plusieurs mois sur le paiement des loyers en Allemagne et en Espagne

En France, certains policiers ont verbalisé des sans-abris pour... défaut de confinement. Des lieux d’accueils provisoires ont bien été ouverts, mais pas suffisamment pour permettre à tous de rester à l’intérieur, sans promiscuité. L’association Droit au logement (DAL) a déposé un recours auprès du Conseil d’État pour demander des mesures plus ambitieuses : fournir un hébergement individuel d’urgence pour satisfaire aux obligations de confinement et procéder à un dépistage systématique du public pris en charge.

Le DAL demande aussi à l’État de réquisitionner les logements et locaux vacants habitables immédiatement, comme les logements meublés touristiques loués à l’année via des plateformes de type Airbnb, ainsi que les chambres d’hôtels non-occupées. Le 2 avril, le Conseil d’État a rejeté ces demandes. Il a simplement donné des instructions pour que les sans-abris ne reçoivent plus d’amendes des policiers pour défaut de confinement. La seule mesure prise par le gouvernement français en matière de logement a été de prolonger la trêve hivernale de deux mois, jusqu’au 31 mai. (...)

En Allemagne, le Parlement a adopté fin mars une loi pour amortir les conséquences de la crise du coronavirus. Parmi les mesures, le texte interdit pendant deux ans les expulsions pour des loyers qui seraient impayés entre avril et juin [2]. Les locataires qui auraient des difficultés à payer leurs loyers pendant les trois prochains mois sont protégés jusqu’en juin 2022. Ils ont deux ans pour rembourser. C’est seulement si les loyers non payés entre avril et juin de cette année ne sont toujours pas rattrapés en 2022 que le propriétaire pourra, alors, demander l’expulsion.

En Espagne, le gouvernement a aussi suspendu, pour six mois, toutes les procédures d’expulsion à la suite d’un impayé du loyer. Il a aussi décidé d’un moratoire de quatre mois sur les loyers dus aux « grands propriétaires » – ceux qui possèdent plusieurs bien immobiliers – et aux fonds d’investissement. (...)

Régularisation temporaire des sans-papiers au Portugal

Le 27 mars, le gouvernement portugais a décidé de régulariser les migrants dont les dossiers sont en cours d’examen. (...)

Cette régularisation leur permet d’avoir accès aux services publics de santé, leur donne le droit de travailler et le droit aux aides sociales. Le gouvernement portugais a ainsi répondu à un appel d’associations de solidarité qui alertaient sur la situation très précaire des étrangers en attente de titre de séjour face à la crise sanitaire. (...)

En France, la situation des demandeurs d’asile est aussi particulièrement difficile pendant l’épidémie. Le Conseil d’État a rejeté une requête qui demandait la fermeture des centres de rétention, où les personnes sont encore plus exposées à la contamination. Et fin 2019, le gouvernement avait limité l’accès à l’Aide médicale d’État pour les candidats à l’asile et les étrangers en situation irrégulière.