
Le 17 octobre 1961 la Fédération de France du FLN organise une manifestation à Paris. La répression policière est d’une extrême violence : outre l’internement de milliers de manifestants et l’expulsion de centaines d’entre eux, plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’Algériens sont portés disparus : nombre d’entre eux ont été tués et jetés dans la Seine. Comment la presse a-t-elle rendu compte de ce massacre ?
À notre connaissance, la meilleure étude publiée à ce jour sur le traitement médiatique du 17 octobre est du à Mogniss H. Abdallah : dans un article paru dans la revue bimestrielle Hommes & Migrations de novembre-décembre 2000 sous le titre « Le 17 octobre 1961 et les médias. De la couverture de l’histoire immédiate au "travail de mémoire" » [1]. Notre contribution doit être comprise comme une incitation à lire cet article de référence. (...)
comme le souligne Mogniss H. Abdallah, c’est surtout aux « intellectuels-journalistes » (comme Paul Thibaud ou Claude Bourdet) et aux « petits médias » que l’on doit, dès 1961, le combat le plus acharné pour la vérité : outre les exactions en tout genre, c’est un véritable massacre qui a été perpétré. : (...)
Mais, en ce mois d’octobre 1961, aucune mobilisation de solidarité ne sera suscitée. Il n’en ira pas de même, quelques mois plus tard, à la suite de la tuerie du 8 février 1962 au métro Charonne. Pis : la mémoire collective et la commémoration de cette tuerie ont longtemps occulté le combat pour la vérité et la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961. Ce combat, qui est d’abord un combat pour l’information, n’est pas fini.Wikio