
Les colonies israéliennes sont illégales. Or des entreprises entretiennent des liens économiques avec elles, ce qui leur permet de se maintenir et de prospérer.
Qui sont ces entreprises ? Dans quel secteur exercent-elles ? Pourquoi le commerce avec les colonies israéliennes perdure ?
DES COLONIES PROSPÈRES
Depuis des années, le gouvernement israélien favorise l’installation de colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés. Il accorde ainsi des subventions importantes, ainsi que des incitations financières et fiscales. (...)
Les autorités fournissent aussi des services publics et des ressources à bas coût pour encourager des juifs israéliens à s’installer dans les colonies et à renforcer leur économie.
Des entreprises israéliennes et internationales participent également à la construction des colonies israéliennes illégales et facilitent leur expansion : près de 600 000 colons vivent aujourd’hui dans quelques 230 colonies dans la Cisjordanie occupée par Israël, y compris Jérusalem-Est. Des biens d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, produits entièrement ou en partie dans ces colonies, sont exportés chaque année vers des pays tiers, et notamment vers l’Union européenne.
Le lien entre les activités économiques des colonies, les exportations et le maintien des colonies a été dénoncé dans un rapport de 2013 d’une mission du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Les entreprises ont, directement et indirectement, permis la construction et la croissance des colonies de peuplement, les ont facilitées et en ont profité
Rapport de 2013 d’une mission du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Ces activités économiques utilisent même souvent des ressources palestiniennes appropriées illégalement – la terre, l’eau et les minéraux – qui sont ensuite transformées, essentiellement par des entreprises israéliennes et étrangères, pour produire des biens qui profitent à des entités privées et maintiennent de ce fait la colonisation.
Les secteurs concernés sont ceux de la construction, de l’agriculture, de la fabrication, des services (tels que le service bancaire) ou encore le tourisme. (...)
Les entreprises n’ont pas le droit de se rendre complices de crimes de guerre.
Outre les normes du droit international humanitaire évoquées, plusieurs principes ou lois - telles que la Loi française relative au devoir de vigilance de mars 2017 ou encore les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises - obligent les entreprises à respecter les droits humains partout où elles opèrent.
En mars 2017, le Conseil des droits de l’homme a également adopté une résolution demandant aux États de « ne fournir à Israël aucune assistance qui serait utilisée spécifiquement pour les colonies de peuplement dans ces territoires, notamment en réglementant les relations commerciales avec les colonies de peuplement, conformément aux obligations de diligence qui leur incombent en vertu du droit international ».
UNE BASE DES DONNÉES DES ENTREPRISES
Le Conseil des droits de l’homme est en train d’établir une base de données des entreprises qui ont « directement ou indirectement, permis la construction et la croissance des colonies de peuplement, les ont facilitées et en ont profité » (...)