Nicolas Hulot a pris la décision de prolonger le permis de recherche d’hydrocarbures dit de "Guyane-Maritime" au profit de Total. Alors que le ministre d’Etat affirme vouloir "mettre fin aux énergies fossiles" à travers un projet de loi qui est en cours d’examen par l’Assemblée nationale, cette décision illustre le manque de détermination du gouvernement et les limites de ce projet de loi.
(...) comme l’expriment Attac France, Les Amis de la Terre, 350.org et les collectifs "non au pétrole de schiste" dans un communiqué de presse, une telle décision "ne peut que polluer le signal que le gouvernement et Nicolas Hulot souhaitent envoyer au monde entier". Accompagné de Shell et d’une filiale de Tullow Oil, Total avait obtenu en 2011 ce permis d’exploration qui a pris fin en juin 2016. Par sa décision, le gouvernement prolonge donc un permis qui était arrivé à échéance.
Se dirige-t-on vers la fin des énergies fossiles en France ? Pas vraiment donc, et pas suffisamment vite. En Guyane, Total pourrait ainsi obtenir, grâce au droit de suite qui n’est pas remis en cause par le projet de loi - lire notre décryptage de toutes les failles de ce projet de loi -une concession minimale de 25 ans, conduisant à de l’exploitation pétrolière sur le territoire français jusqu’en 2044, a minima. La prolongation de ce permis intervient d’ailleurs au moment où le CETA, cet accord UE-Canada qui va encourager l’importation, et donc la production, d’hydrocarbures au Canada, maintenant la dépendance de notre système énergétique aux énergies fossiles, entre en vigueur.
"Mettre fin aux énergies fossiles", #MakeThePlanetGreatAgain ne sont-ils que des slogans, que de la communication ? (...)