
A la sortie du conseil des ministres, le 7 novembre, Nicolas Hulot a annoncé qu’il serait « difficile de tenir le calendrier » prévu par la loi de réduire la part du nucléaire à 50 % d’ici 2025. Pour justifier ce recul, il s’est appuyé sur un scénario de RTE - dont le détail n’est pas public - et pointe un risque d’augmentation des émissions de CO2. L’argument n’est pas valable, jugent des experts et des associations.
En juillet dernier, le ministre de la Transition écologique et solidaire avait estimé que cette réduction de la part du nucléaire reviendrait à fermer « peut-être jusqu’à dix-sept réacteurs ».
Pour justifier ce rétropédalage, en pleine COP 23 à Bonn, Nicolas Hulot a mis en avant l’argument climatique. « Si l’on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos engagements climatiques, a affirmé le ministre. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon. » Et contredirait une promesse du projet de loi de finances pour 2018, de fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises « ou [de les accompagner] vers des solutions moins carbonées ». (...)
les rapports complets ne sont pas publics, ce qui rend difficile l’analyse des hypothèses de RTE, notamment en matière d’évolution de la consommation d’électricité, de parc des véhicules électriques ou d’exportations de production électrique.
« On a l’impression d’une mise en scène pour faire croire à une décision raisonnable » (...)
La porte-parole du réseau Sortir du nucléaire soupçonne une nouvelle dérobade du gouvernement pour ne pas avoir à affronter EDF. (...)
C’est ce manque de courage qui, selon elle, aurait conduit le gouvernement à déclarer qu’il s’appuierait sur l’expertise de l’Autorité de sûreté nucléaire pour déterminer quels réacteurs fermer et lesquels prolonger. « Seulement, l’ASN, qui devait rendre son avis en 2018, a repoussé l’échéance à 2019 puis à 2021. Résultat, le gouvernement décide d’attendre lui aussi, alors que les signaux inquiétants se multiplient sur le mauvais état du parc et l’incapacité financière et organisationnelle d’Areva et d’EDF d’en garantir la sûreté. »
Pourtant, une réduction du nucléaire sans augmenter les émissions de CO2 serait possible, selon Négawatt (...)