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Greenpeace
Huile de palme : compte à rebours fnal
Article mis en ligne le 21 septembre 2018
dernière modification le 19 septembre 2018

L’industrie de l’huile de palme doit agir de toute urgence pour tenir ses engagements

L’industrie de l’huile de palme doit agir de toute urgence pour tenir ses engagements(...)

En 2010, les membres du Consumer Goods Forum [1] se sont engagés à nettoyer leur chaîne d’approvisionnement d’ici à 2020 [2]. Dès le départ, leur projet était mal engagé en raison d’une ambition limitée et d’une mise en œuvre défaillante. Mais en décembre 2013, un événement majeur s’est produit : le plus gros négociant mondial d’huile de palme, Wilmar International, a adopté une politique « zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre » (No Deforestation, No Peat, No Exploitation – NDPE). Le PDG de Wilmar, Kuok Khoon Hong, a affirmé qu’en deux ans, son entreprise ne vendrait plus que de l’huile de palme issue de producteurs responsables qui protègent l’environnement et respectent les droits humains [3].

Cet engagement était la réponse apportée à des années de critiques visant les atteintes aux droits humains et à l’environnement qui gangrènent l’industrie de l’huile de palme. (...)

Pourtant, la déforestation causée par la production d’huile de palme ne montre aucun signe de ralentissement. Car bien que les multinationales agroalimentaires et cosmétiques et leurs fournisseurs aient publié des engagements “zéro déforestation”, ils ont été totalement incapables d’appliquer efficacement ces politiques sur le terrain.

On connaît bien les problèmes auxquels sont confrontées les entreprises qui s’approvisionnent en matières premières à haut risque, comme l’huile de palme. Le développement de la culture de palmiers à huile au cœur des forêts tropicales et des tourbières a eu un effet dévastateur sur les populations locales, sur la biodiversité et sur notre climat.(...)

En tant que premier négociant mondial d’huile de palme – et en tant que premier acteur du secteur à avoir publié une politique “zéro déforestation” – Wilmar International porte une lourde responsabilité dans la destruction des forêts indonésiennes due à l’exploitation du palmier à huile. D’après les analyses de Greenpeace International, non seulement Wilmar compte parmi ses fournisseurs davantage de producteurs qui détruisent les forêts que la plupart de ses concurrents, mais, en outre, elle représente leur principal débouché. Le Forest Trust (TFT) et d’autres consultants qui accompagnent les entreprises dans la mise en œuvre de leur politique “zéro déforestation” doivent également répondre de leur échec à demander des comptes à leurs clients.

Pour l’industrie de l’huile de palme, c’est maintenant ou jamais. Alors que la température mondiale augmente et que les populations de certaines espèces animales diminuent à une vitesse alarmante, les entreprises vont faire face à une pression de plus en plus forte pour démontrer que leur chaîne d’approvisionnement est irréprochable, ou elles devront purement et simplement se passer des matières premières à haut risque. L’avenir de l’industrie de l’huile de palme et d’autres secteurs dépend de la mise en place d’un nouveau modèle économique qui repose sur une transparence exemplaire, de vérifications indépendantes et une tolérance zéro pour la déforestation et les violations des droits humains.(...)

Wilmar devra totalement transformer sa chaîne d’approvisionnement de façon à ce que d’ici 2020, elle ne s’approvisionne plus qu’uniquement auprès de producteurs dont toutes les activités ont fait l’objet d’une vérification indépendante, attestant leur conformité avec sa politique “zéro déforestation” – même si ces mesures impliquent que Wilmar vende moins d’huile de palme. (...)