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la voix du Nord
Hôpital : il y a « un tri » des enfants en situation d’urgence alerte le Collectif Inter-Hôpitaux
Article mis en ligne le 30 octobre 2021

« En ce mois d’octobre, nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en situation d’urgence vitale » et avons dû annuler « 25 hospitalisations programmées depuis plusieurs mois », raconte Oanez Ackermann du service d’hépatologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Bicêtre (AP-HP).

« Des enfants en situation d’urgence ne peuvent plus être pris en charge par les services compétents », dénonce jeudi le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH) parlant de « tri » et de « perte de chance », dans les services de pédiatrie. « Les difficultés que nous rencontrons actuellement sont totalement inédites », a déclaré Oanez Ackermann du service d’hépatologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Bicêtre (AP-HP) dont 10 lits sur 24 sont aujourd’hui fermés.

« Il n’y a plus de place d’hospitalisation » (...)

. « C’est du tri », a martelé Véronique Hentgen, pédiatre au Centre hospitalier de Versailles, évoquant le report d’une chirurgie pour une infection ganglionnaire, la non-hospitalisation d’un enfant nécessitant un électroencéphalogramme pendant 24 heures, d’un autre souffrant de douleurs articulaires ou encore l’impossibilité de poser des pompes à insuline « car il n’y a plus de place d’hospitalisation ».

Une situation d’autant plus « grave » pour Christophe Marguet, chef de service au CHU de Rouen, que « l’hôpital public est le seul recours en médecine pédiatrique ».
« Une perte de chance pour l’enfant »

Lisa Ouss, pédopsychiatre à l’hôpital Necker-Enfants Malades, a fait état de « conditions inéthiques, suscitant une charge mentale, une responsabilité terrible, qui ne suscitent pas de vocations et contribuent à éloigner de l’hôpital de jeunes praticiens ». Laurent Rubinstein, infirmiers urgences et réanimation, dit arriver à l’hôpital « la boule au ventre car nous ne savons pas si nous sommes en nombre suffisant ».

« À terme, on constate une perte de chance pour l’enfant qui a besoin de soins, pour les parents confrontés à la maladie chronique, et un épuisement des soignants », a indiqué Isabelle Desguerre, cheffe de service neuropédiatrie au CHU-Necker Enfants-Malades. « Nous sommes donc aujourd’hui à la croisée de deux chemins : soit le politique décide d’abandonner l’hôpital public, soit il prend enfin le problème à bras-le-corps et engage une réforme de fond (financement, recrutement, gouvernance) qui garantira un accès aux soins pour tous de qualité », a jugé Véronique Hentgen.