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Greek Crisis
Histoire des animaux
Article mis en ligne le 13 mars 2014

Nos moments de sociabilité se raréfient, sans pour autant disparaître complètement. Des amitiés se brisent sur la digue de la crise au fil des mois. La marche forcée de la société en mode “survie” n’arrange pas... les humanismes trop quotidiens. Nous traversons alors cette constance décidément étendue, de la rouille progressive et de l’usure des êtres. (...)

La raréfaction du travail ainsi que celle des revenus qui lui seraient encore liés, oblige fatalement à un surinvestissement en termes de temps... à travers la quête prométhéenne d’un futur égaré et aux lendemains ne chanteront plus. (...)

Sous l’Acropole, la mainmise de la crise bouleverse les mentalités et génère des clivages. Ainsi l’aliénation -comme on disait jadis- reprend-elle tous ses droits, les manifestants se raréfient à leur tour dans nos rues, cependant, des cortèges ont immanquablement lieu tous les jours. Mais ils deviennent alors ces prés carrés de la tristesse revendicatrice des concernés (isolés).

À l’instar des courageuses femmes de ménage, licenciées du ministère de l’Économie et des Finances ; elles ne baissent pas les bras de leur lutte, encore mercredi matin 12 mars, elles ont été violement frappées et molestées par les hommes des MAT, ces compagnies policières prétoriennes servant à protéger les seuls intérêts des réseaux criminels à col blanc, grecs et étrangers, et du “gouvernement grec” compris. (...)

En l’absence ainsi fondamentale de toute Politeia, (concept qui allie la citoyenneté au mode d’organisation de la cité), et comme les réseaux clientélistes ne suffisent plus à maintenir le niveau de vie dans un pays socialement laminé par la crise désormais humanitaire, le seul lien existant, phantasmé et souhaité résulte de l’altérité, alors poussée à l’extrême : une majorité des Grecs désire de la sorte la mise à mort physique (et non pas seulement politique) des dirigeants actuels. Déjà, c’est une façon de parler (en soupirant) qui se propage à travers le pays. Et c’est une des deux faces de cette même médaille de la crise... alors devenue régime politique, l’autre, étant la lassitude et le détachement. (...)

Enfermés dans un univers privé, voire privatisé et cependant cambriolé d’en bas comme d’en haut, les Grecs disons majoritaires, seraient donc ces huit millions de révoltés solitaires et particuliers ; “particuliers”, c’est bien le terme approprié. (...)

encore cette semaine, on vient d’apprend davantage sur les dernières (en date), exigences de la Troïka : Accélération du processus des licenciements dans la fonction publique et “libération” (sic) des licenciements collectifs dans le secteur privé, contrôle du financement des partis politiques, entre tant d’autres. (...)

En ce moment en Grèce, la Régie ex-publique d’Électricité (DEI) est sur le point d’être coupée en morceaux, et ainsi mise en vente dans la braderie organisée, le prix unique du livre est menacé et la politique “culturelle” de la “gouvernance” Samaras veut imposer “d’urgence” la suppression, oui, l’abolition du statut des droits d’auteur des artistes et musiciens, (presse de la semaine).

Cette semaine encore, le ministère de l’Éducation, par une “ordonnance urgente”, interdit aux lycéens des quartiers Sud d’Athènes toute participation aux mobilisations des comités de quartier contre la “vente” des installations et des pistes de l’ancien aéroport d’Athènes à Ellinikon, tandis que des prélèvements ADN sont pratiqués chez certains habitants à Skouries au Nord de la Grèce qui luttent depuis deux ans, contre Eldorado Gold (quotidiens “Elefterotypia” et “Quotidien des Rédacteurs” du 12 mars). (...)

La horde des êtres offshore bien d’ici, de Bruxelles, de Berlin et du FMI, expérimentent en Grèce le modèle holistique de la nouvelle Europe totalitaire... de l’âge II, il n’y a guère de doute. Nos moments de sociabilité se raréfient alors au fur et à mesure que notre pays se déréalise sous nos yeux. Reste pourtant, cette humanité et sa “solidarité organique”, organisée d’en bas intarissable ou spontanée, preuve s’il en faut que le lien social ne se laisse pas assassiner si facilement (...)

Nos moments de sociabilité se raréfient, sans pour autant disparaître complètement. Des amitiés se brisent sur la digue de la crise au fil des mois. La marche forcée de la société en mode “survie” n’arrange pas... les humanismes trop quotidiens. Nous traversons alors cette constance décidément étendue, de la rouille progressive et de l’usure des êtres. (...)