
Cette semaine, on célébrait les 98 ans de la mort de Jean Jaurès, assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, le 31 juillet 1914, deux jours avant l’entrée en guerre de la France. Combattant pour l’unité, défenseur acharné de la paix, Jaurès reste le symbole des idéaux socialistes, en même temps que de ses désillusions.
(...) Au-delà de l’unité, c’est l’appel à la paix qui résonne lorsque l’on évoque aujourd’hui Jaurès. C’est sa série de discours contre la guerre en 1913 qui illumine la légende socialiste, résumée dans cette photographie qui le représente haranguant la foule du Pré-Saint-Gervais, avec dans la main gauche un drapeau rouge. Ce jour-là, l’unité socialiste semblait susceptible de triompher face aux menaces de guerre toujours plus inquiétantes. Pourtant, le mythe paraissait s’effondrer lorsque le 31 juillet Jaurès était assassiné d’une balle dans la tête, et que la France entrait en guerre le 3 août, avec la bénédiction de la gauche.
Le décès du principal dirigeant socialiste était-il à l’origine de cette résignation ? Une telle affirmation reviendrait à nier l’ensemble de son parcours. (...)