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Amnesty International
Guantánamo, symbole international d’injustice
Article mis en ligne le 18 janvier 2016

L’opposition du Congrès américain à la fermeture du centre de détention de Guantánamo Bay risque de placer les États-Unis au rang des pays qui font fi des normes internationalement reconnues en matière de justice et de droits humains, a déclaré Amnesty International à la veille du 14e anniversaire des premiers transferts de détenus à Guantánamo.

« Guantánamo reste ouvert parce que les responsables politiques exploitent la peur au sein de la population des attentats terroristes. Au lieu de mettre au point des mesures efficaces et légales afin de prévenir les attaques, les membres du Congrès se livrent à un jeu politique avec la vie de dizaines d’hommes qui pourraient mourir derrière les barreaux sans même avoir été jugés », a déclaré Naureen Shah, directrice du programme Sécurité et droits humains d’Amnesty International États-Unis.

« Guantánamo symbolise dans le monde entier la torture, les " restitutions " et la détention pour une durée indéterminée sans inculpation ni jugement. Pour le fermer, il ne suffit pas de transférer les prisonniers dans un autre site et d’éteindre les lumières. Il faut tirer un trait sur ces pratiques et amener les responsables présumés de violations commises par le passé à rendre des comptes. »

Actuellement, 105 détenus sont incarcérés sur la base navale américaine de Guantánamo Bay, à Cuba – 47 d’entre eux ont obtenu le feu vert pour leur transfert, mais demeurent derrière les barreaux.

Le cas de Shaker Aamer

Shaker Aamer faisait partie des premiers détenus transférés à Guantánamo. Pendant 13 ans, il y a été détenu sans inculpation ni procès : 13 ans de torture et mauvais traitements. Son état de santé mentale et physique s’y était gravement détérioré.

Shaker Aamer a été déclaré par deux fois « libérable » par les administrations Bush et Obama. Les demandes réitérées de rapatriement par le gouvernement britannique n’avaient jamais abouti jusqu’à présent. L’annonce du rapatriement de Shaker est un énorme soulagement pour sa famille et ses multiples soutiens qui ont travaillé sans relâche pendant des années pour le faire sortir de Guantanamo.Le 30 octobre dernier, il a été libéré et renvoyé au Royaume uni. (...)

« Le président Barack Obama dispose encore d’une année à la tête du pays pour tenir son engagement et fermer Guantánamo. L’enjeu ? Son héritage en termes de droits humains, ainsi que celui de la nation. Ce ne sera pas facile, mais le président Barack Obama peut et doit réussir. » (...)