
En Espagne, un élevage de visons a été contaminé par la grippe aviaire. Un événement très inquiétant, car cette espèce est très proche de l’humain, et que le virus circule de plus en plus.
(...) De drôles de symptômes ont touché les visons d’une exploitation intensive de production de fourrure, début octobre 2022, dans la province espagnole de Galice. Le principal suspect, le Covid-19, a été écarté. C’est un virus bien plus dangereux qui a été détecté : un sous-type de la grippe aviaire, sous sa forme la plus redoutable pour l’humain, le H5N1. (...)
La communauté scientifique internationale s’accorde pour admettre qu’un pas inquiétant a été franchi dans ce sens, suite à la contamination de l’élevage de visons en Galice. (...)
Testés négativement, les salariés ne l’avaient heureusement pas encore attrapé. Ils ont été isolés dix jours par précaution. Une chance pour cette fois : le système de surveillance sanitaire a fonctionné. (...)
Plus il contamine, plus le risque grandit pour l’humain (...)
C’est d’autant plus alarmant, que du vison à l’humain, la barrière de l’espèce est ténue. (...)
Mieux qu’un hôte intermédiaire, on peut le qualifier d’espèce tremplin pour la propagation de la grippe de la volaille à l’humain. (...)
Tout est en place pour qu’au cours de ces co-infections, grippe aviaire et grippe humaine se recombinent, pour le pire, dans le système respiratoire de visons infectés par les deux à la fois. (...)
Cette hypothèse devient de plus en plus probable au fur et à mesure que le virus H5N1 se propage. Il est devenu dominant parmi les grippes aviaires en 2020. Depuis, il circule avec une ampleur sans précédent. (...)
France, États-Unis, Pérou... Le virus circule avec intensité (...)
L’Amérique est aussi contaminée. (...)
En Équateur, le premier cas humain en Amérique du Sud a été détecté début janvier chez une fillette de 9 ans, qui avait été en contact avec des volailles infectées. (...)
Le risque est encore faible, mais il grossit
Les scientifiques s’accordent pour juger que les risques de transmission des mammifères sauvages aux humains sont extrêmement faibles. L’inventaire des cas cités atteste surtout l’intensité de la circulation du virus et l’urgence de réduire sa propagation, avant tout dans les élevages intensifs où les populations de très grande taille augmentent les risques de mutations délétères et où leurs contacts avec les humains sont quotidiens. (...)
Les solutions sont connues et diverses, Reporterre les a maintes fois citées : moins de densité d’animaux dans les élevages, moins d’élevages rapprochés sur le même territoire, augmentation de la diversité génétique des animaux d’élevage, développement d’un vaccin, etc. (...)
Pour le moment, le risque pandémique est encore faible, mais il grossit. Faute d’avoir entendu les alertes, il faut désormais s’y préparer.