
Ce n’est en aucun cas un motif de satisfaction. J’aurai préféré que ce que nous écrivions il y a quatre ans ne se soit pas réalisé, que la Grèce s’en soit sorti en restant dans l’euro. Malheureusement, comme nous l’annoncions, avec d’autres, notamment Jacques Sapir, l’euro est bien la plaie de la Grèce.
Tout était écrit il y a quatre ans
C’est fin 2009 que j’ai écrit mon premier papier sur la sortie de la Grèce de l’euro : « la seule solution serait une dévaluation, qui permettrait de rendre le pays plus compétitif et de dynamiser les exportations, mais le corset qu’est la monnaie unique ne rend pas possible cette solution. La seule voie possible serait de pratiquer une déflation compétitive (…) mais une telle politique serait extrêmement brutale et aurait sans doute des conséquences sociales violentes ».
Le 15 avril 2010, dans un papier intitulé « Grèce, le choix de l’euro-camisole », je soulignais que le plan européen de l’époque était « la mauvaise solution », que « les trois prochaines années vont voir un ajustement brutal qui se traduira par des coupes budgétaires, une poursuite de la récession et un chômage de masse. Le prix à payer pour rester dans l’euro sera colossal. Pire, il est probable que la Grèce n’aura rien résolu car son problème (sont) ses prix à la production ».
Le 4 mai 2010, dans un papier intitulé « Le plan imbécile qui va étouffer la Grèce », j’affirmais que ce plan « ne fait que repousser les problèmes à plus tard en les aggravant ». (...)
Quatre ans après, l’ampleur du désastre est effarante. Les grecs vivent une crise similaire à celle des années 1930, de nouveaux « raisins de la colère ». Exactement ce que les partisans de l’euro disaient qu’il arriverait si la Grèce sortait de l’euro. Exactement ce que nous prévoyions si elle restait…