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Greek Crisis
Grèce-Europe occidentale, échanges et malentendus - I
Article mis en ligne le 7 août 2015

Lors des paroxysmes chez les humains, l’histoire reprend alors tout son sens supposé unique et exclusif. Romaric Godin dans un texte qu’il a publié dans “La Tribune”, intitulé “Grèce : quand la presse allemande dérape... Die Welt a lancé une attaque contre les Grecs”, présente et alors réfute les arguments racialistes avancées par le quotidien allemand “Die Welt”, ce dernier ayant tiré une attaque contre la Grèce “jugée responsable de la destruction de l’ordre européen depuis... 1821”, (article basé en partie sur mon intervention lors du débat avec Olivier Delorme à Lexikopoleío, Athènes le 10 juin 2015).

Pour Romaric Godin, “bref, ‘Die Welt’ ne se contente pas de regretter la victoire de l’insurrection grecque qui a détruit ce si bel ordre du Congrès de Vienne, il estime que la composition ethnique de la Grèce moderne la disqualifiait pour entrer dans l’Union européenne. C’est une injure au peuple grec, bien conscient qu’il n’est pas le peuple de l’Antiquité, mais qui tient à la fierté d’en être le descendant, même ‘impur.’ Le terme ‘byzantin’ utilisé dans le ‘mélange’ de ‘Die Welt’ est assez ambigu.”

“Aucun peuple n’est le pur descendant des peuples antiques. Les Allemands aussi sont le produit d’un mélange. Ils sont à juste titre fiers de leur culture. Étrange vision de l’Europe que celle qui lie un problème financier à une pureté raciale. Les Grecs ne sont pas les descendants en ligne directe de Platon et c’est pour cela qu’on les a acceptés à tort dans l’Europe ? Mais avec de tels procédés, qui serait Européen ? (...)

S’il est une preuve de l’échec cuisant de la gestion de la crise aujourd’hui en Europe, c’est bien celui de pouvoir lire à nouveau de tels textes. Car un peu partout en Europe, dans la belle ambiance de tolérance et d’humanisme qui caractérise notre époque apparaît la haine du Grec, comme si le Grec était le seul peuple que l’on pouvait détester sans crainte...” (...)