Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Monde
Gisèle Halimi : « J’avais en moi une rage, une force sauvage, je voulais me sauver »
Article mis en ligne le 23 septembre 2019

EntretienJe ne serais pas arrivée là si… L’avocate revient sur ses combats, dès l’enfance, pour sa dignité et sa liberté de femme, sur ses engagements féministes et sur les grands procès de sa carrière.

Entretien.

Soixante-dix ans de combats. Soixante-dix ans d’énergie, de passion, d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes. La silhouette est frêle désormais, et le beau visage émacié. Mais le regard garde sa flamboyance et la voix conserve la force soyeuse qui a frappé tant de prétoires. Gisèle Halimi, l’avocate la plus célèbre de France, se souvient. Tunis où elle est née, en 1927, dans une famille juive de condition modeste, sa découverte précoce de la malédiction d’être née fille, son refus d’un destin assigné par son genre et son rêve ardent de devenir avocate.

Avocate pour se défendre et pour défendre. Avocate parce que l’injustice lui est « physiquement intolérable ». Avocate parce que, femme, elle est depuis le début dans le camp des faibles et des opprimés. Avocate « irrespectueuse », comme elle aime à se définir, parce que l’ordre établi est à bousculer et que la loi doit parfois être changée. Enfin parce que « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience », comme l’écrit René Char, qu’elle cite volontiers. (...)