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l’ impossible
Gideon Levy, un israélien (presque) seul
Article mis en ligne le 11 décembre 2012
dernière modification le 8 décembre 2012

« Oui », « non », « certainement pas », « absolument » : Gideon Levy n’utilise que les mots nécessaires pour dire ce qu’il veut dire. Pas de digression, pas de circonvolution. Visage au couteau, gabarit d’armoire à glace, il a l’obstination et la psychorigidité qu’on impute aux Yékim, les juifs d’origine allemande en Israël. Des hommes raides, ponctuels, intraitables, qu’il vaut mieux ne pas avoir pour ennemis. Et l’ennemi de Gideon Levy s’appelle l’occupation.

Depuis près de trente ans, il se rend chaque semaine dans les territoires occupés et rapporte ce qu’il y a vu et entendu. Publiées dans le journal israélien Haaretz, ses célèbres chroniques l’ont posé en conscience morale du pays et lui ont valu une moisson de prix journalistiques. Elles ont aussi fait de lui « l’homme le plus haï d’Israël – et peut-être le plus héroïque », selon le quotidien britannique The Independent.

S’il ne raconte guère d’histoires quand il parle, il en rapporte beaucoup, et de terrifiantes, quand il écrit. Toute l’affaire de Gideon Levy est de donner aux Palestiniens leur nom, leur âge, leur visage, pour les réhumaniser et dire à leur sujet une vérité que personne ou presque en Israël ne veut entendre. (...)

GIDEON LEVY — Je suis né en Israël. J’étais un Israélien normal, j’ai travaillé à la station de radio de l’armée pendant mon service militaire. J’étais l’assistant de Shimon Peres. Un jour j’ai commencé à parcourir les territoires occupés en tant que journaliste et j’ai vu ce qui s’y passait. J’en suis venu à réaliser que l’occupation était le plus grand drame d’Israël et que ce drame était caché aux yeux de la plupart des Israéliens. (...)