
Germaine Tillion jusqu’à sa 101ème année ne déviera pas de sa ligne : le combat pour le respect et la dignité de l’homme, la compassion pour "la pauvre chair souffrante de l’humanité".
Les Aurès, la Résistance, la Déportation, l’Algérie en guerre... A travers différents terrains de recherche et d’actions militantes, la vie et l’œuvre de Germaine Tillion, étroitement mêlées, sont d’une extrême cohérence. "Une pensée en action", ainsi Tzvetan Todorov définit-il cette existence où la recherche ethnologique et historique ainsi que les engagements militants sont inextricablement voués à la quête de la vérité et de la justice. Ethnologue, elle mènera avant la deuxième guerre mondiale diverses missions auprès des berbères Chaouïas des Aurès en Algérie. L’ouvrage qu’elle publiera en 1966 "Le harem et les cousins" est considéré comme un repère majeur de l’ethnologie méditerranéenne. (...)
Résistante avant même l’appel du Général de Gaulle, déportée à Ravensbrück où sa mère sera assassinée, Germaine Tllion se fera l’historienne de la Résistance, de la Déportation et des crimes nazis. Parallèlement à ce travail d’enquêtes, elle militera aux côtés de David Rousset contre les camps de concentration encore en activité, notamment dans les pays communistes. Pendant la guerre d’Algérie, Germaine Tillion luttera contre le cycle infernal attentats - exécutions capitales, ainsi que contre la torture, en se donnant pour but comme Camus de sauver le maximum de vies humaines. (...)