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George Orwell devient un symbole de protestation en Thaïlande
Article mis en ligne le 3 juin 2014

Suite au coup d’État militaire en Thaïlande, le 22 mai dernier, la junte au pouvoir menace de sévir contre toutes formes de rassemblements politiques de plus de 5 personnes, même pacifiques. Des centres commerciaux ferment leurs portes ou réduisent leurs horaires d’ouverture, les autorités bloquent la circulation dans certaines avenues, la censure est de rigueur en attendant que soient organisées des élections. Une transition qui pourrait prendre une année encore selon le chef de l’armée. Dans ce climat, le roman dystopique 1984 de George Orwell serait devenu un symbole de protestation dans le pays et la lecture en public un acte de résistance.

Selon l’Associated Press, samedi dernier, un groupe de manifestants s’est assis sur une passerelle surélevée de Bangkok afin d’y lire des livres en guise de protestation face à la prise de contrôle du gouvernement thaïlandais par l’armée du général Prayuth Chan-ocha.

Pour ce faire, ils se sont armés du célèbre livre d’Orwell mais aussi d’autres titres comme Unarmed Insurrection, The Politics of Despotic Paternalism, ou encore The Power of Non-Violent Means. En somme, tout un lot de lectures qui n’incitent pas à marcher au pas sur fond de fanfare militaire.

La campagne de répression actuellement menée par les putschistes vise à faire taire toutes dissidences pour rétablir l’ordre à sa façon. Les citoyens qui risquent de faire des esclandres sont mis en garde de même que les médias locaux sont tenus par la censure. 14 réseaux de télévision et près de 3000 stations de radio communautaires sans autorisation sont sous le coup d’un blocus.

Des chaînes indépendantes comme CNN et la BBC ainsi que des pages web ont également été bloquées, parmi lesquelles la page thaïlandaise de Human Rights Watch. Journalistes et universitaires sont dans le collimateur.

L’un des militants de la lecture publique, resté anonyme, a expliqué la démarche à l’AP : « Les gens sont en colère à propos de ce coup d’État, mais ils ne peuvent pas l’exprimer... Nous étions à la recherche d’un moyen alternatif de résistance, d’une manière qui n’est pas conflictuelle. Et l’un de ces moyens est la lecture. » (...)