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Greek Crisis
Géopolitique tombale
Article mis en ligne le 15 janvier 2019
dernière modification le 14 janvier 2019

Athènes, sous un soleil hésitant et une bonne partie du pays toujours sous la neige. Ombre et lumière comme évidemment pour les affaires humaines. Semaine grecque largement crépusculaire, marquée par la démission théâtralisée de Pános Kamménos de son poste de Ministre de la Défense dimanche 13 janvier, une démission accompagnée du retrait du gouvernement. Semaine autant marquée par la visite de la Chancelière Angela Merkel deux jours auparavant, histoire d’inspecter... la bonne marche de la colonie. Les habituels valets politiques se sont exécutés comme d’habitude. Le pays... sous la neige

C’est surtout l’accord Macédonien celui que Kamménos fait semblant de ne pas accepter, accord comme on sait, imposé par Berlin, Bruxelles et Washington et qui doit être ratifié par la simple chambre d’enregistrement, autrement-dit le “Parlement”, lorsque les Grecs lui sont opposés à près de 80% d’après les sondages, bien entendu sans referendum... mais réclamé depuis sa démission par la marionnette Kamménos. Jeu de rôle nous sommes nombreux en Grèce à considérer que tout cela n’est qu’un scenario imposé, et pour tout dire, mal interprété. Notons que les voisins Slavomacédoniens avaient invalidé leur référendum sur la question par le boycott. Rien n’y fait, la géopolitique est une marmite où les peuples ont rarement l’usage de la louche. Un temps de chien, ou simplement... “histoires de la Grèce et des Balkans” comme dirait mon ami Olivier Delorme. (...)

“L’Allemagne ‘assume complètement la responsabilité des crimes’ commis par les nazis en Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale. ‘Nous sommes conscients de notre responsabilité historique. Nous savons aussi quelle souffrance nous avons infligée à la Grèce (...) durant la période du national-socialisme’, a admis vendredi Angela Merkel lors de sa première visite à Athènes depuis 2014, avant de s’entretenir avec le président de la République hellénique, Prokópis Pavlópoulos et le Premier ministre, Aléxis Tsípras. Une repentance pour tenter d’apaiser le climat tendu entre les deux pays au pic de la crise grecque (2010-2014), et qui persiste depuis : l’Allemagne reste associée dans l’esprit des Grecs aux politiques strictes de rigueur imposées au pays pour éviter le risque d’un défaut de paiement et une implosion de la zone euro.” (...)

la presse française, surtout autorisée n’écrira jamais que les crimes commis par les nazis en Grèce ou ailleurs, sont les crimes commis par les forces très exactement allemandes, liées à une histoire et à une vision géopolitique d’avant comme d’après, et que le nazisme n’est pas né à Tombouctou. La presse mainstream, elle ne dira surtout pas que la continuité entre l’avant et l’après Hitler, dont d’ailleurs le projet européiste final, n’est pas qu’une légende propagée par les... populistes. Pour mieux comprendre cette continuité, il suffit de consulter par exemple les travaux de l’historien britannique Mark Mazower, et notamment son ouvrage : “Hitler’s Empire. Nazi Rule in Occupied Europe”. Il me semble que ce livre d’analyse et d’histoire n’a pas été traduit en français, tandis qu’il a été traduit en grec et publié à Athènes dès 2009. Simple hasard ?

Ce même reportage ne nous dit pas non plus que la couronne de fleurs déposée par la Chancelière devant la Tombe du Soldat Inconnu à Athènes, elle a été aussitôt piétinée et détruite par des manifestants instituteurs, proches du PC grec quelques heures après, et que ces manifestants ont été il faut dire très violement “aménagés” par les forces de l’ordre. Un élu communiste a perdu l’usage d’une oreille, tandis qu’une institutrice et syndicaliste a été blessée à la tête. “Nous sommes conscients de notre responsabilité historique. Nous savons aussi quelle souffrance nous avons infligée à la Grèce”, comme dirait la Chancelière. L’histoire ne se répète pas, la géopolitique si. (...)

l’Occupation Allemande, entre avril 1941 et octobre 1944, a laissé derrière elle un pays largement broyé, 26% des habitations étaient détruites, 1.200.000 Grecs sans-abri, 97% des infrastructures de transport détruites dont le Canal de Corinthe, 70% des installations des ports comme le Pirée, Patras ou Vólos devenues inutilisables, 90% du matériel roulant des trains et des lignes détruits, et aussi près du tiers des équipements hydrauliques. Donc et en dépit de la propagande, une certaine Grèce n’est pas prête à oublier et encore moins à passer outre... de cette dette allemande, sauf on dirait “nos” politiciens. (...)

Le peuple se rebiffe alors comme il peut. Des rassemblements sont prévus en ce mois de janvier pour stopper l’accord Macédonien imposé par Berlin, Bruxelles et Washington et qui devrait être ratifié par les marionnettes d’ici comme d’ailleurs.

Déjà au “Parlement” à Athènes, pour la partie visible des tractations en cours, elle tient de la volatilité et autant de l’excitation dont font preuve les députés des petits partis, sauf qu’une liste contenant les données personnelles des élus du parti de Kamménos... circule alors sur Internet depuis cette semaine... et que leurs téléphones sont submergés de messages... les menaçant de mort au cas où ils vont dire ‘oui’ à l’accord Macédonien de Tsípras, presse grecque du 12 janvier. Régime... “démocratique” et ses conséquences.

Politiciens ainsi durablement et même... fièrement installés dans le cynisme et l’hybris, et voilà que la boîte de Pandore s’ouvre peu à peu. Austérité et géopolitique même combat ! (...)