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Greek Crisis
Genre musical !
Article mis en ligne le 14 mai 2018
dernière modification le 13 mai 2018

Dans Athènes, nos musiciens et chanteurs des trottoirs et du chant Rebétiko sont de plus en plus nombreux à se produire devant les badauds et les touristes. La façon dont la vie et la mort s’incarnent ainsi tout à coup dans ces lieux, parfois devant ces boutiques du centre-ville en faillite est éloquente. Leur musique prend corps dans le silence. Le situationnisme existentiel comme politique actuel se prête forcément au chagrin délicieux du Rebétiko, ce genre populaire anticonformiste qui anime les âmes grecques depuis près d’un siècle. Le pays... et son genre musical !

Sous l’Acropole, comme parfois sous les orages aussi de saison, ces musiciens de Rebétiko “s’offrent” aux passants pour interpréter en réalité la complainte, voire, le chant à la fois héroïque et funèbre de la Grèce contemporaine. Les touristes apprécient le rythme, hélas sans comprendre les paroles, pour eux c’est du folklore disons bien interprété.

Les Grecs quant à eux, ils se figent parfois durant un moment devant ces musiciens pour écouter, et saisir justement tout ce verbe venu tout droit des entrailles de leur propre culture populaire pas encore morte en dépit des orages, entre pays imagé et pays magique.

Ceux du Rebétiko des rues et des trottoirs auront ainsi le visage crispé, et ce que les touristes ne remarquent pas toujours, c’est que ces Rebètes des rues se situent visiblement dans la petite cinquantaine plutôt entamée. De leur autre vraie vie, ils sont fatalement tous chômeurs... issus de tous les métiers réunis, et parfois même, ils sont ces musiciens professionnels sans-emploi, et alors tous autant virtuoses et porteurs très sains de cette culture populaire grecque.

D’autres praticiens du Rebétiko et du chant populaire, plus chanceux, accompagnent... les repas dans les tavernes, même à midi, ce qu’avant la dite crise était exclusivement réservé à un... usage nocturne. Pays figuré et pays... féerique, Zorba... forcément le Grec, et les journaux étrangers si différents des nôtres il faut dire. Les journaux grecs, ont fait leurs gros titres ces derniers jours sur les diminutions des montants des pensions, vaste mouvement. Rien que depuis 2015, c’est-à-dire depuis le temps des escrocs à Tsipras, les retraités du pays ont perdu plus de 7 milliards d’euros, pertes qui se rajoutent aux diminutions forcées du même genre depuis 2010.

Toujours depuis 2010, toute une partie du centre-ville d’Athènes tient plutôt de la friche économique, culturelle et humaine, entre activités mortes, remplacement des habitants par les nouveaux et anciens migrants, lesquels il faut dire, ils se débrouillent aussi comme ils le peuvent donc très mal. Notre... admirable méta-monde le-voilà, depuis peu autant comblé en cellules Airbnbiennes qui poussent comme des champignons après l’orage... radioactif de l’ultime capitalisme avant la mort, la sienne, ou la nôtre, c’est selon. Pays pourtant de Zeus ! (...)

Pour faire court, Zorba le Grec, se fait saisir sa demeure, et dans ce pays... qui n’a plus de maison perd la raison. Ainsi, la presse de la semaine et dans le même nouvel ordre d’idées, elle rapporte qu’en 2017, près de 130.000 Grecs ont renoncé aux biens immobiliers qu’ils venaient d’hériter, les cédant à l’État, car étant dans l’impossibilité à faire face aux impôts et taxes foncières additionnées depuis le temps mémorandaire, quotidien “Kathimeriní” du 11 mai.

Ce chiffre est d’ailleurs en hausse de 345% depuis 2013, faisant ainsi de l’État... le premier héritier des Grecs ! Socialisme... réellement existant ! Ce génocide social, culturel, économique et ethnique se dissimule alors très mal sous le seul lustre du tourisme comme de l’Airbnbisation d’une partie seulement du pays ainsi déréalisé. (...)

Entre les salopards d’en bas avec plus de 0,5 gr d’alcool dans le sang, et ceux d’en haut... avec 100% d’amoralisme dans le sang, le pays n’est pourtant pas encore tout à fait perdu. (...) Rebétiko, genre populaire anticonformiste qui anime toujours certaines âmes grecques depuis près d’un siècle. (...)