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Le Monde
Génocide au Rwanda : un ordre officiel de l’Elysée accablant pour Paris
Article mis en ligne le 29 juin 2017

Selon la revue « XXI », un ordre officiel avait été donné pendant l’opération « Turquoise » de réarmer les génocidaires des Tutsi, quelques mois après les massacres.

La revue XXI publie, mercredi 28 juin, une enquête sur le rôle de la France lors du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, qui affirme que les autorités françaises ont sciemment réarmé les responsables des massacres, violant ainsi l’embargo sur les armes décrété par l’Organisation des Nations unies (ONU) dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Intitulé « Réarmez-les », l’article de Patrick de Saint-Exupéry, cofondateur de la revue, s’appuie sur le témoignage d’un haut fonctionnaire qui a pu consulter les archives sur le conflit rwandais. Lorsque l’Elysée annonça en 2015 l’ouverture de ces archives, deux hauts fonctionnaires furent en effet chargés de vérifier leur contenu.
Les archives toujours fermées

Par ailleurs, l’ancien officier de l’armée de terre Guillaume Ancel, qui a été déployé au Rwanda dans le cadre de l’opération « Turquoise », vient attester ces accusations. Joint par Le Monde, il affirme avoir vu « la réalisation d’une de ces livraisons dans la deuxième quinzaine de juillet. (...)

L’enquête de la revue XXI relate les débats que l’ordre de réarmement a provoqués chez les officiers français, certains demandant à pouvoir exercer leur droit de retrait pour ne pas l’exécuter. Mais la directive est finalement confirmée, et l’ordre est signé par le secrétaire général de l’Elysée de l’époque, Hubert Védrine.
L’ouverture des archives sur le Rwanda, pourtant annoncée par François Hollande, n’a pas été effective en raison du « constat qu’a réalisé ce haut fonctionnaire qui a vu des documents extrêmement compromettants », expose le journaliste.