
Comme chaque année, le 11 novembre ont lieu des rassemblements pacifistes et antimilitaristes. Ils exigent la réhabilitation des soldats "fusillés pour l’exemple" durant la première guerre mondiale, mais sont aussi porteurs d’enjeux plus vastes (1).
Dans ce contexte, il est utile de signaler la parution du dernier numéro de L’Idée Libre , revue proche de la Libre Pensée : Fraternisations, mutineries, fusillés pour l’exemple… Quelle actualité ?
Il montre que le combat est à la fois historique et mémoriel, mais aussi en lien avec de grandes questions d’actualité.
Depuis les années 1980, la production historique sur cette période a subi des évolutions. L’enseignement en lycée s’en fait d’ailleurs l’écho, les nouveaux – très contestables et contestés ! - programmes d’histoire de Première indiquant de traiter la Grande Guerre sous l’angle de "l’expérience combattante".
Deux courants se confrontent dans la recherche historique, celui autour de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne et celui autour du CRID (Collectif de recherche internationale et de débat autour de la Grande Guerre, animé notamment par Nicolas Offenstadt).
Les un-e-s défendent l’idée d’un consentement massif des populations et notamment des soldats à la guerre et au nationalisme ; les refus seraient non significatifs : c’est le thème du "consentement" et de la "culture de guerre". Ce courant est dominant, notamment dans la bibliographie recommandée aux enseignant-e-s d’histoire…
Les autres mettent en évidence que derrière les discours il y a les actes : les soldats agissaient sous l’emprise de la contrainte, le refus de la guerre était réel - bien que sévèrement réprimé - et il prenait des formes diverses. Il n’échappera à personne que derrière ces débats on trouve la question du militarisme et de la protestation face à lui. (...)