La police a interpellé 13 passeurs présumés à Loon-Plage dans le Nord. Ces hommes d’origine irakienne sont soupçonnés d’être à l’origine d’une série de fusillades ayant fait trois morts et une vingtaine de blessés depuis 2022. Une information judiciaire a été ouverte pour "infraction à la législation sur les armes" et "association de malfaiteurs".
(...) Lors d’une opération policière menée par la police judiciaire de Lille et la police aux frontières (PAF) "trois fusils, un pistolet automatique, plus de 340 munitions, trois chargeurs de kalachnikovs et cinq grenades défensives" ont été retrouvés sous terre, dans ce camp situé à Grande-Synthe, commune voisine de Loon-Plage. (...)
Des violences liées au trafic des passeurs
Les faits remontent à l’année dernière. Le 30 août 2022, une fusillade éclate à Loon-plage, blessant neuf Soudanais, dont plusieurs grièvement. Le lendemain, le camp est démantelé par les forces de l’ordre, avant de se reformer immédiatement. Sitôt, les violences reprennent. Les 6 et 7 septembre de la même année, deux autres fusillades sont signalées, un jeune irakien est transporté à l’hôpital en urgence après avoir reçu une balle dans la tête. La veille, une autre fusillade avait déjà fait deux blessés, dont un Érythréen de 32 ans.
"Il y a des règlements de comptes entre passeurs qui sont sur le camp", expliquait alors à InfoMigrants Claire Millot, secrétaire générale de l’association Salam, qui était présente sur les lieux. "Il y a des querelles de pouvoir, de territoire… Mais, pour nous, ce ne sont pas des règlements de comptes entre migrants lambda car il n’y a pas d’hostilité entre les communautés. On le voit bien sur le terrain : tout le monde se mélange. Les conflits, c’est entre les passeurs." (...)
Les violences dans les camps sont récurrentes sur le littoral du nord de la France où des milliers de migrants espèrent rejoindre le Royaume-Uni par bateau. Éloigné et caché, le camp de Loon-Plage - aujourd’hui démantelé, était particulièrement propice aux règlements de compte. Malgré les évacuations régulières, l’État peine à endiguer la tension entre les groupes migrants, entretenue par des conditions de vie déplorables. Le 14 février dernier, un jeune Irakien a été tué par balle à Loon-Plage lors d’une fusillade.Les violences dans les camps sont récurrentes sur le littoral du nord de la France où des milliers de migrants espèrent rejoindre le Royaume-Uni par bateau. Éloigné et caché, le camp de Loon-Plage - aujourd’hui démantelé, était particulièrement propice aux règlements de compte. Malgré les évacuations régulières, l’État peine à endiguer la tension entre les groupes migrants, entretenue par des conditions de vie déplorables. Le 14 février dernier, un jeune Irakien a été tué par balle à Loon-Plage lors d’une fusillade. (...)
D’autres violences ont eu lieu à quelques kilomètres, à Calais ces dernières semaines, poussant la maire LR, Natacha Bouchart, a écrire au ministre de l’Intérieur. (...)