
Après le golfe du Mexique, après les côtes de Rio, voici la mer du Nord. La plateforme gazière de Total au large de l’Écosse menace d’exploser à la suite d’une fuite massive et incontrôlée. À chaque fois, ces accidents se déroulent sur des forages de plus en plus profonds. Ou quand les compagnies pétrolières jouent aux apprentis sorciers pour aller chercher les ultimes ressources en hydrocarbures
(...) c’est bien le risque d’une explosion qui est redouté. Alors qu’une torchère de la plateforme brûle encore, des dizaines de tonnes de gaz ont envahi l’atmosphère, formant un nuage visible à des kilomètres à la ronde. Composé principalement de méthane, ce gaz est inflammable et pourrait, au contact de la torchère, provoquer une puissante explosion. (...)
Un puits d’extraction serait percé à 4 000 mètres de profondeur, et les vannes de sécurité ne parviendraient pas à contenir le gaz remontant à la surface. (...)
Pour l’association les Amis de la Terre, « cette exploitation, que Total présentait comme une véritable "performance technique", est maintenant complètement hors de contrôle ». « Une fuite en avant » dénoncée par Greenpeace, qui reproche aux compagnies de chercher à « forer toujours plus loin, plus profond, plus risqué ». « En octobre 2011, le Parlement européen avait adopté un rapport appelant au renforcement des règles plus strictes en matière de sécurité des plateformes pétrolières et gazières, rappelle Sandrine Bélier, députée européenne d’Europe Écologie-Les Verts (EELV). Ce nouvel incident démontre une nouvelle fois l’urgence qu’il y a à agir en ce domaine et la nécessité d’un moratoire sur toute nouvelle exploitation en pleine mer. » D’autant qu’une exploitation de gisements pétroliers en mer Méditerranée pourrait être prochainement envisagée. (...)
Total indique sur son site internet qu’il pourrait s’attaquer à des gisements encore plus profonds, à plus de 6 000 mètres. À cette profondeur, il faut développer des techniques encore différentes car les températures approchent les 300 °C et la pression est de l’ordre de 1 500 bars. Un accident ou une fuite seraient encore plus irréversibles. Après l’enfouissement industriel de CO2, Total continue de jouer aux apprentis sorciers.