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Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’écoféminisme et adepte du sabotage
Article mis en ligne le 2 janvier 2020
dernière modification le 1er janvier 2020

Militante chevronnée et essayiste prolifique, Françoise d’Eaubonne est à l’origine du concept d’écoféminisme. Un livre biographique, sorti le 24 septembre 2019, permet de découvrir la pensée foisonnante et subversive de cette pionnière.

(...) C’est une urgence que de souligner la condamnation à mort, par ce système à l’agonie convulsive, de toute la planète et de son espèce humaine, si le féminisme, en libérant la femme, ne libère pas l’humanité toute entière, à savoir, n’arrache le monde à l’homme d’aujourd’hui pour le transmettre à l’humanité de demain »

Nous sommes en 1974 quand Françoise d’Eaubonne publie ces mots visionnaires dans son essai, Le féminisme ou la mort (Éd. P. Horay). C’est dans cet ouvrage qu’apparaît pour la première fois le terme d’ « écoféminisme » qui sera ensuite repris par les militantes étasuniennes, anglaises ou indiennes dans les années 1980. Dans Françoise d’Eaubonne & l’écoféminisme, un petit livre de la très bonne collection Précurseur·ses de la décroissance, aux éditions du Passager clandestin, Caroline Goldblum nous propose de découvrir la vie animée et la pensée subversive de cette pionnière du féminisme et de l’écologie.

Romancière et essayiste prolifique, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) était avant tout féministe. Elle a cofondé le Mouvement de libération des femmes (MLF) puis le Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar). En parallèle, sa prise de conscience écologiste fut rapide, imprégnée du rapport Meadows Limits to growth (« Limites à la croissance » de 1972 et des idées de Serge Moscovici. Plutôt que de mener séparément les deux combats, féministe et écolo, elle a opéré dès 1974 la synthèse entre la dénonciation de l’exploitation de la nature par l’Homme et l’exploitation de la femme par l’homme.

« Les femmes sont à l’avant-garde du refus du nucléaire qui n’est autre que le dernier mot de cette société bâtie sans elles et contre elles »