
François Gemenne, chercheur en sciences politique à l’université de Liège, était l’invité de Paris Direct. Dans son dernier ouvrage, "On a tous un ami noir" (Éd. Fayard), il déconstruit méthodiquement les idées reçues sur les migrations. Le chercheur belge se demande pourquoi les sociétés occidentales, et la France en particulier, portent sur ce sujet un regard si méfiant et crispé. Rencontre.

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Nos sociétés resteront malades de ces questions tant qu’elles continueront à les envisager sous l’unique prisme des idéologies. C’est toute l’ambition de ce livre : montrer qu’il est possible de penser ces sujets de manière rationnelle et apaisée, en les éclairant de réflexions et de faits qui sont bien trop souvent absents des débats. En montrant, par exemple, que les passeurs sont les premiers bénéficiaires de la fermeture des frontières. Ou que la migration représente un investissement considérable pour ceux qui partent, alors qu’ils se retrouvent souvent décrits comme la « misère du monde ».