
Ces élections sont passées relativement inaperçues dans l’actualité. Dimanche 10 avril, les Tchadiens se rendaient aux urnes pour élire leur président. Le 8 avril, c’était à Djibouti. Le 20 mars, au Congo Brazzaville. Les électeurs gabonais éliront leur président en août. Partout, ces élections sont loin de se dérouler dans un climat serein d’alternance démocratique. Au Congo, Denis Sassou Nguesso, déjà au pouvoir depuis 1979, avec une interruption entre 1991 et 1997, a été réélu à la tête du pays dans des circonstances largement contestées. En novembre, il avait modifié la constitution qui limitait le nombre de mandats successifs. À Djibouti, le président Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis dix-sept ans, a été réélu pour un quatrième mandat.
Au Tchad, Idriss Deby, au pouvoir depuis vingt-six ans, brigue un cinquième mandat. Les résultats du vote ne sont pas encore connus. Déjà, des premières contestations sur la légalité du scrutin se font entendre. Avant le vote, plusieurs leaders syndicaux et de la société civile tchadienne ont été arrêtés. Au Gabon, la longévité du pouvoir est dynastique. C’est le fils d’Omar Bongo, Ali Bongo, qui brigue un nouveau mandat pour les élections prévue à l’été. Son père a gouverné le pays pendant quanrante-deux ans, de 1967 à 2009.
Bases militaires et accord de coopération
Or, dans ces quatre pays, la France entretient toujours d’étroites relations de coopération militaire, rappelle l’ONG Survie dans un rapport publié le 4 avril. « Djibouti, Tchad, Congo-Brazzaville, Gabon, ces dictatures africaines jouent un rôle central dans le dispositif militaire français en Afrique, dont l’importance stratégique a été réaffirmée depuis 2012 et les « guerres africaines » de François Hollande. », dénonce l’association.
Le Congo-Brazzaville, par exemple, a signé un premier accord de coopération militaire avec la France en 1974. Celui-ci est régulièrement actualisé par de nouvelles conventions. La dernière date de 2015. « La coopération militaire officielle entre la France et le Congo s’opère actuellement sur trois volets : le soutien direct, à travers la présence de conseillers français auprès des cadres des forces armées et de la gendarmerie ; la formation des éléments des forces armées, de la police et de la gendarmerie ; et l’équipement de ces forces », précise Survie.
Au Tchad, « soutien à un régime infréquentable, corrompu et répressif » (...)
« Comme l’ambassadeur de France l’a déclaré aux rapporteurs, l’intérêt de ces infrastructures tient à ce que « la France y est chez elle », soulignaient les deux députés en 2014. Un sentiment d’être chez soi dans toute une partie de l’Afrique qui, malheureusement, ne sert en rien les aspirations démocratiques de la population.