
Le 20 mars 2014, nous avions dévoilé que Placoplatre avait démarré à l’abri des regards la destruction du Fort de Vaujours. Nous avions dénoncé un démarrage irresponsable et inconscient des démolitions ainsi que l’incompétence totale de l’ensemble des experts de cet industriel à détecter les contaminations à l’uranium du Fort.
Cette première campagne de destruction s’est achevée mi-mai pour un total de 24 bâtiments. Elle a été réalisée par des salariés de la société Brunel Démolition, filiale du groupe Colas.
Le 02 Juillet 2014, après-midi, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a rendu publique un rapport en date du 17 Avril 2014 qui fait froid dans le dos.
Lien vers le rapport de l’IRSN : http://www.irsn.fr/FR/expertise/avis/Documents/Avis-IRSN-2014-00155_Vaujours-Placoplatre.pdf
À la lumière de ce rapport qui analyse le protocole de démolition des bâtiments, il apparaît clairement qu’il y a eu mise en danger des travailleurs et des riverains ainsi qu’un non-respect de l’environnement.
Dans ce rapport particulièrement accablant, l’IRSN accuse Placoplatre d’avoir retenu une méthodologie incapable de détecter les contaminations à l’uranium du Fort et "d’écarter la présence d’une contamination résiduelle susceptible de générer une exposition interne par inhalation ou ingestion involontaire des travailleurs".
L’IRSN estime ne pas être "en mesure de se prononcer sur le bienfondé de l’approche retenue pour prévenir des risques d’exposition des travailleurs et du public". Elle enfonce le clou en précisant qu’il n’y a eu "aucune évaluation des risques d’exposition interne, ni de disposition opérationnelle particulière qui permettrait de le prévenir".
Nous avons une pensée attristée pour les travailleurs qui ont participé à cette première campagne de démolition, à eux ainsi qu’à leurs familles. Nous avons également une pensée pour les usagers de la promenade de Dhuis qui passe juste en contrebas du Fort de Vaujours.
Il convient de signaler que Placoplatre a organisé des visites du chantier pour des élus du secteur dont certains ont pu assister en direct à la destruction de bâtiments.
L’IRSN ajoute qu’il n’y a eu "aucune disposition de protection particulière visant à éviter la dissémination des poussières dans l’environnement lors des travaux" avant d’affirmer que le dossier de Placoplatre ne "permet pas d’apprécier le caractère probable ou non d’une contamination des bâtiments selon leur usage passé".
De Mars à mi-mai 2014, Placoplatre a donc mis en danger la santé d’autrui. Daté du 17 Avril 2014, le rapport de l’IRSN n’aura même pas été pris considération. Les destructions se poursuivront pendant plus d’un mois.
Malgré nos avertissements incessants et nos demandes répétées, les préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne, n’ont rien fait pour faire cesser cette campagne, bien au contraire. (...)