
Alors que CopWatch Nord-Paris IDF commence à être bloqué par les FAI, celui-ci diffuse une liste de sites miroirs sur lesquels les internautes pourront se réfugier. L’auteur du site défend la légalité de son initiative, ce qu’il n’a pas pu défendre devant un tribunal.
Vendredi dernier, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès depuis la France au site https://copwatchnord-idf.org/, accusé de violer la vie privée et l’honneur des policiers qui y sont fichés. Immédiatement, nous avions soulevé le problème des sites miroirs, qui pullulent, et contre lesquels les FAI ne pourront rien. Non seulement ils n’en ont pas reçu l’ordre, mais en plus ils ne peuvent techniquement pas repérer tous les sites qui dupliquent le contenu de CopWatch, pour les bloquer dès leur apparition. (...)
Comme nous le disions en tirant les enseignements de cette affaire, le gain du référé par le ministère de l’intérieur pose un problème de respect des droits de la défense, dès lors que la publication anonyme d’informations (ce qui est légal) empêche de contester une demande de blocage, qui sera le plus souvent acceptée. On peut même pousser le vice jusqu’à dire que l’Etat a intérêt à ne pas rechercher l’identité des auteurs d’un site qui dérange, pour obtenir son blocage plus facilement que si l’auteur avait la possibilité de se défendre. Il faudra que le législateur s’empare de cette difficulté, peut-être par la création d’un médiateur ayant en charge de défendre les intérêts des anonymes dont les publications sont menacées de censure. (...)
"Nous affirmons de nouveau avoir établi des bases de données regroupant des informations sur membres des forces de l’ordre, qui de part leur statut représentent l’état et la "république démocratique", et sont donc des personnes publiques de part leur choix professionnel. Ces bases de données sont des outils au service des individus amenés à rencontrer ces personnes publiques ; outils leur permettant de savoir à quoi s’en tenir", défend CopWatch dans son communiqué. "Contrairement au gouvernement, nous n’avons que faire de leur vie privée sauf lorsqu’il s’agit de liens avec les différentes composantes de l’extrême droite. Des liens bien souvent gênants pour le gouvernement et les membres des forces de l’ordre concernés directement ou indirectement". (...)