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Faut-il vendre la Joconde pour alléger le poids de la dette ?
Article mis en ligne le 1er septembre 2014

Faut-il vendre le patrimoine culturel pour alléger le poids de la dette ? C’est la question douloureuse à laquelle le gouvernement portugais a finalement répondu par la positive : Lisbonne va en effet mettre en vente aux enchères internationales 85 toiles de l’artiste catalan Joan Miró.

C’est l’épilogue d’une valse-hésitation à Lisbonne où le gouvernement avait initialement bloqué la sortie du territoire des peintures du maître espagnol, et avait envisagé de les classer au patrimoine culturel national. Ces œuvres s’étaient retrouvées dans le giron de l’Etat lors de la nationalisation de la banque BPN en difficulté en 2008.

Au bout du compte, le gouvernement, selon une décision publiée au Journal officiel portugais, a renoncé à ce classement, et décidé de laisser partir les œuvres chez Christie’s, à Londres, pour une vente aux enchères au profit des caisses de l’Etat.
36 millions sur... 210 milliards

Les 85 toiles sont estimées à environ un peu plus de 36 millions d’euros, une goutte d’eau face aux 210 milliards d’euros de dette, soit quelque 129% du PIB portugais.

En France, personne n’a suggéré de mettre en vente la Joconde ou les collections des peintres impressionnistes du musée d’Orsay pour renflouer les caisses vides de l’Etat. En revanche, l’Etat vend régulièrement des morceaux du patrimoine national, sous la forme de bâtiments publics, résidences prestigieuses à l’étranger, terrains, immeubles, voire vins fins de l’Elysée. (...)