
Interdites depuis 1997 pour les ruminants, en raison de la maladie de la vache folle (1), les farines animales ont vu l’interdiction de leur usage s’étendre à l’ensemble des aliments destiné aux animaux entrant dans l’alimentation humaine à compter de 2001. Néanmoins, leur retour n’est pas une surprise. Depuis leur interdiction, la Commission Européenne a communiqué plusieurs fois en leur faveur et, même si plusieurs organismes se sont prononcés contre une ré-autorisation (2), les Etats se sont majoritairement ralliés à la position de la Commission en juillet 2012. A cette date, à l’exception de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, l’Europe donnait son accord pour des farines animales "relookés" pour être plus présentables aux yeux de l’opinion publique.
Ainsi, sous l’appellation Protéines Animales Transformées (PAT), à compter du 1er juin les poissons d’élevage et autres espèces issues des fermes aquacoles pourront de nouveau être nourris avec des farines de porc et de volaille. (...)
Cette première étape passée, la Commission Européenne devrait étendre cette autorisation aux élevages de cochons et de volailles, dès 2014 et avec les mêmes farines utilisées pour l’aquaculture. Toutefois, le cannibalisme sera interdit, les volailles ne devront donc pas être nourries avec de la farine provenant de leurs congénères mais avec celle de porcs, et inversement pour les cochons.
Concernant les ruminants (bovins, moutons, etc.), même si la maladie de la vache folle est considérée comme quasiment éteinte (28 cas identifiés en 2012, pour environ 40 millions de bovins adultes), le retour de farine issue de leurs carcasses ne semble pas d’actualité. (...)
Ce retour des farines animales, revues en PAT, se justifie économiquement. Entrant pour 2 à 3% dans le bol alimentaire des animaux, elles permettent aux élevages de valoriser les déchets des abattoirs (abats, peaux, graisses …) au lieu d’avoir à les détruire. Toutefois, en réintroduisant les farines animales dans les élevages, la Commission fait le pari de faire confiance aux industriels et éleveurs pour éviter tout cannibalisme et/ou distribution à des espèces non autorisées.