Ce livre a été écrit dans le cadre du troisième Tribunal international des droits de la nature qui s’est tenu à Paris en décembre 2015, parallèlement à la COP21. Après la vague de conquête des droits individuels et politiques puis celle des droits sociaux, il convient d’inventer et obtenir de nouveaux droits sécurisant la Terre et ses habitants.
C’est une lacune du droit international : rien aujourd’hui ne permet aux victimes d’injustices environnementales de réclamer l’application de leurs droits. Aucune sanction n’est prévue pour ceux qui menacent les droits de la nature alors qu’il en va de la pérennité des conditions de la vie sur terre. Les droits de la nature accordent aux écosystèmes des droits à l’existence qui peuvent être revendiqués en justice. Ils proposent la reconnaissance du crime « d’écocide » pour les atteintes les plus graves contre l’environnement — que les États et les entreprises non seulement permettent, mais parfois encouragent — et qui portent atteinte à la sûreté de la planète.
Ces principes permettent de considérer la nature comme un sujet de droits plutôt que comme un objet. Cela remet en cause notre conception de la place de la nature par rapport à l’humanité. (...)