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L’image sociale
Faire avec la terreur
André Gunthert 23 mars 2016
Article mis en ligne le 23 mars 2016

Voir tristement s’installer la routine. Qui consiste essentiellement à ruser avec l’horreur. Eviter la confrontation en boucle des chaînes d’info, zapper dès que l’anchorman passe la parole à un expert en bavardage, qui ne sait rien, mais doit occuper quelques minutes en attendant le retour du même, surtout tôt dans la matinée, à une heure où les informations sont peu nombreuses et peu sûres.

Préférer les réseaux sociaux, où l’on partage images et commentaires. Deux ambiances diamétralement opposées entre les médias de l’amplification de la terreur et ceux de la réaction et de la discussion, où l’on se tient chaud tous ensemble. Où l’on exprime soi-même sa douleur et son horreur, et où l’on collectionne les images symboles.

Images de deuil et de solidarité, et commentaires de ces images, à défaut d’autre chose. S’offusquer de l’opportunisme d’un Le Roux, discuter Plantu, voir des Tintins partout, se demander si Moulinsart laissera passer. Trois fois rien, mais une forme d’action minimale, qui dit l’envie de reprendre pied, de résister à l’effritement de la panique. (...)