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FACHISME, LA GANGRENE S’INSTALLE
Article mis en ligne le 10 juin 2013

Pourquoi a-t-on l’impression que les idées fascistes progressent ? Et bien, simplement parce qu’on les y aide ! Lorsque les organisateurs de la « manif pour tous » se lâchent et promettent du sang et la guerre civile dans une manifestation où se croisent et s’entrecroisent la droite réactionnaire, ainsi que les groupuscules d’extrême droite et les cathos intégristes, lorsqu’un ministre fait des blagues sur « les auvergnats » ou un président de la république sur « les bruits et les odeurs », lorsque l’on équipe de caméras et de systèmes de sécurité tous les angles de rue, lorsque l’on criminalise le mouvement ouvrier, lorsque l’on présente les fonctionnaires comme des fainéants, lorsque l’on montre les jeunes comme une menace et les vieux comme un fardeau, on fertilise un terreau où les idées fascistes prospèrent, et l’on s’étonne ensuite de l’assassinat en plein jour à Paris d’un jeune militant antifasciste par un groupe de nazillons skinheads. Hypocrisie, on ne peut pas dire « on ne savait pas ! » ! Et si on laisse faire, ce ne sera pas le dernier.

Le fascisme veut nous faire croire qu’il n’y a aucune vraie opposition entre le capital et les exploités, il arrive même à faire passer des formations d’extrême gauche pour des suppôts du Medef * ! Les discours simples basés sur l’émotion plutôt que sur la raison permettent la manipulation d’un électorat dépolitisé. Les fachos se nourrissent de toutes les pauvretés, de toutes les précarités et la crise s’apparente pour eux à un véritable festin ! Une fois encore les pauvres sont récupérés et les seigneurs du capital peuvent se prélasser sans angoisse sur leur yacht ou dans leur palace. Depuis 30 ans les classes populaires n’ont plus de boussole, elles ont été abandonnées par ceux qui étaient censés les défendre et ce n’est pas le gouvernement d’Hollande qui va les faire changer d’avis. Leurs difficultés quotidiennes sont récupérées par les fachos pour mettre un visage sur leur mal être généralisé. Dans ce contexte il n’est pas difficile pour le fascisme, sous couvert de dénoncer les élites, d’apparaitre comme « la solution finale ».

La droitisation des idées fait qu’il est facile aux fachos de proposer, sous couvert de préférence nationale, un programme d’exclusion des pauvres et de confiscation de la liberté. Et lorsque Marine Le Pen déclare que tous les postes de responsabilité des hauts fonctionnaires devraient être attribués sur le critère du patriotisme (à la sauce du FN bien sur !), ce n’est ni plus ni moins que les prémices d’une dictature ! Une dictature anti-ouvrière, où les sans-papiers, les syndicalistes, les militants de gauche et d’extrême gauche, les homosexuels, et tous ceux qui ne rentrent pas dans « la ligne » seraient pourchassés et réprimés.

Le fascisme prospère sur la simplification des idées et des mots, sur l’acceptation de classes supérieures et par la même, la soumission et l’autoritarisme. Le fascisme défend le système marchand tel qu’il est, car c’est sous la coupe de petits chefs qu’il est demandé à l’ouvrier de collaborer à sa propre soumission. (...)