
Les activistes d’Extinction Rebellion qui occupent la place du Châtelet, à Paris, ont décidé ce jeudi d’étendre leur mouvement de blocage. Des Gilets jaunes les ont rejoints. Reporterre a suivi cette journée en continu.
20h30 : Nous arrêtons le direct. En Assemblée générale, les activistes d’Extinction Rebellion ont décidé d’arrêter l’occupation de la rue de Rivoli pour la nuit, quitte à recommencer ce vendredi. Nos reporters vont se reposer mais continuent à surveiller l’évolution de l’occupation.
Voici les trois faits marquants à retenir de cette journée :
toute la journée, les activistes d’Extinction Rebellion ont étendu leur occupation à la rue de Rivoli, qu’ils bloquaient à partir de la rue du Renard ;
de nombreux Gilets jaunes ont rejoint les activistes, ils ont construit une cabane place du Châtelet ;
les activistes s’interrogent sur l’attitude du gouvernement vis-à-vis de leur occupation et se demandent qu’elle sera sa réponse dans les heures qui viennent.
• 20h : A l’issue d’une AG sur le Rojava, des activistes d’Extinction Rebellion ont décidé de rejoindre le rassemblement de soutien aux kurdes syrien place de la République. La manifestation étant « sauvage » (non déclarée), les CRS ont suivi les militants et les ont aspergé de gaz lacrymogène. Les soutiens au Rojava et les activistes d’Extinction Rebellion ont ensuite tenté de faire convergence à Châtelet, mais ils ont été nassés et empêchés de se retrouver.
• 18h30 : Thomas, peace keeper, respire les pots d’échappement depuis le début de la journée. « C’est pertinent de continuer les blocages rue de Rivoli, on a démultiplié notre capacité à déranger. On pousse le pouvoir à réagir alors qu’il feint de nous ignorer. C’est un bordel monstre (sic) cette circulation ! Les gens doivent se poser la question “mais qu’est-ce qu’il se passe ?” Et nous, on leur répond qu’on va droit dans le mur. C’est aussi intéressant d’être à 100 mètres des bureaux d’Anne Hidalgo [la maire de Paris, l’Hôtel de Ville étant de l’autre côté du carrefour], qui dit nous soutenir. Mais nous voulons des actes ! L’occupation de Châtelet est une victoire à double tranchant : d’un côté, on peut continuer notre activité politique dans la rue, mais l’absence des forces de l’ordre est étonnante. On voit qu’ils tentent de diviser les mouvements sociaux. Séparer les Gilets jaunes — que l’on fait passer pour violents — de Extinction Rebellion — qu’on dit gentils —, ça ne va pas fonctionner. Je suis pour qu’on envoie samedi un bloc XR à la manif des Gilets jaunes, pour montrer qu’on est là les uns pour les autres. » (...)
L’intégralité des interlocuteurs rencontrés par nos reporters s’interrogent sur la stratégie actuelle du gouvernement : pourquoi ne réagit-il pas ? Que prépare-t-il ? « C’est paradoxal d’avoir subi l’année dernière une telle répression et d’être complément libres aujourd’hui », dit Thomas, pantois. (...)