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Greek Crisis
Exilés à Athènes
Article mis en ligne le 17 décembre 2017
dernière modification le 16 décembre 2017

Les apparences dominent, et quelquefois même elles peuvent être sucrées. Car d’habitude, elles s’avèrent plutôt amères. Ainsi, comme lors de la pseudo-grève générale, jeudi dernier, initiée par les derniers syndicats simulacres (sans doute les derniers des syndicats tout court). Seul le petit monde qui manifestait devant le pseudo-Parlement (jeudi et vendredi derniers), faute de pouvoir agir autrement, fut si beau et si triste, ceci seulement, car il incarne singulièrement et enfin le réel. Bientôt Noël !

(...)
Les dirigeants des dites centrales syndicales (désormais autant haïs que les politiques par une large population grecque, il faut autant le préciser), participant comme on sait (à l’ultime ?) festin des maîtres néolibéraux ; cela, à l’instar de l’ensemble du méta-monde des politiques et des partis. Et en Grèce, ce phénomène est enfin très précisément palpable car SYRIZA nous a ouvert les yeux, comme il a définitivement fermé nos dernières lucarnes d’espoir quant à agir par le biais des institutions politiques prétendument disponibles, gauche(s) et droite(s) comprises et notamment confondues. (...)

Notons enfin, que ces manifestations de la semaine dernière ont mobilisé près de 20 mille personnes à Athènes (l’agglomération est peuplée de plus de quatre million d’habitants). Visages (encore) humains des réalités vieillies manifestantes (comme manifestant), lorsque les gens ne savent pas réagir autrement que par les méthodes issues du siècle passée, manière aussi dont les derniers simulacres sont savamment et pernicieusement cultivés par les syndicats (et les partis), afin de ne (plus) jamais inventer autre chose.

Comme l’écrit ailleurs le Canadien Patrice-Hans Perrier, “Il semblerait que la faillite des idéologies de la gauche des lumières coïncide avec la déréliction d’un néolibéralisme qui table de plus en plus sur la division sociale pour imposer sa loi. C’est dans contexte que l’on peut affirmer que les avatars du marxisme culturel ont fini par être récupérés par les marchés financiers.”

Ce sont alors les apparences qui dominent, et quelquefois même, elles seront... même sucrées, surtout derrière les vitrines athéniennes. Nous leur accordons brièvement notre regard, et nous n’achetons pas. La frénésie (quasi-mondialisée) des achats pour Noël ne touche en Grèce qu’une partie seulement de la population, cela enfin se comprend. (...)

une affiche invite les Athéniens ayant encore de quoi nourrir de peu leur esprit, à voir cette pièce de théâtre... intitulée : “Exilés à Athènes”, incitation accompagnée de l’image de la chouette décapitée.

Je note que cette pièce de théâtre est articulée autour du récit littéraire “Crise”, d’Arkadios Lefkos (1905-1983) . L’auteur, issu de la génération des années 1930 (de son vrai nom Konstantinos Kostoulakis) était né à Réthymnon, en Crète, il a étudié le droit pour travailler d’abord en tant qu’avocat avant de devenir fonctionnaire. “Crise”, son roman publié à Thessalonique en 1934 est alors sa plus grande œuvre.

Ce texte est alors un récit cru, noir et sarcastique, publié en pleine période de crise économique, sa parution a d’ailleurs aussitôt surpris les cercles littéraires pour son style, tout à fait personnel de l’auteur. (...)

“Exilés à Athènes” parfois en leurs temps et certainement en notre temps, incarnent sans doute nos derniers remparts face aux apparences qui dominent (syndicats et partis politiques compris), remparts contre ce néolibéralisme qui table de plus en plus sur la division sociale pour imposer sa loi. Car pour l’instant, nous n’avons pas d’autres (remparts).

Piètres politiciens et citoyens alors en lambeaux (...)

Les événements galopent, mais pour nous ici le temps s’arrête, faute d’espoir et de projection dans le futur, en réalité cette projection dans un futur si possible lumineux, elle fait défaut à quasi toute l’humanité sauf que dans de nombreux pays et sociétés... c’est une évidence cachée sous le tapis du consumérisme alors encore massif et réellement existant.

De nombreux Grecs ont décroché ne pouvant plus suivre le flot toxique des médias (et encore moins manifester devant l’amas toxique des “parlementaires”). Ils essayent de survivre, ou même lorsqu’ils ont encore un semblant de salaire fixe, ils organisent désormais leur vie autour de cette réalité. (...)