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Observatoire des Inégalités
Europe : comment se répartissent les revenus au sein de chaque pays
Article mis en ligne le 10 octobre 2012
dernière modification le 8 octobre 2012

En Europe, le niveau de vie médian [1] vaut 1 230 euros mensuels. Mais les écarts sont considérables : l’Autriche (1 590 euros) affiche un niveau 5,4 fois plus élevé qu’en Roumanie (295 euros). Le revenu médian français, 1 487 euros, est parmi les plus élevés, devant l’Allemagne (1 477 euros). En Roumanie, il est inférieur à 300 euros, en Bulgarie à 500 euros.

Certes, ces chiffres ne sont que des ordres de grandeur à utiliser avec précaution, surtout pas à prendre à la virgule près (voir notre encadré méthodologique). Mais ces moyennes masquent des écarts qui en disent long sur la distribution des revenus au sein de chaque pays, et sur la structure des inégalités en Europe.

Tout d’abord, la hiérarchie des niveaux de vie dans l’ensemble européen est considérable. Les 10 % les plus pauvres de Roumanie, pays le plus pauvre selon le revenu médian, touchent en moyenne 120 euros par mois, contre près de 900 euros en Autriche, et 812 euros en France, soit 6,7 fois moins ! Et ces données tiennent compte des différences de coût de la vie dans chaque pays (par exemple, se loger coûte beaucoup moins cher à Bucarest qu’à Vienne). Qu’il s’agisse de santé, d’alimentation, d’accès à l’éducation ou aux transports par exemple, les modes de vie des populations défavorisées de Roumanie (une paysannerie qui vit dans le plus grand dénuement) n’ont pas grand chose à voir avec ceux des populations pauvres des pays riches. (...)

Mais les riches y sont aussi bien moins lotis qu’ailleurs : les 10 % les plus riches de Roumanie vivent avec 600 euros en moyenne, soit l’équivalent des 10 % les plus pauvres d’Italie. Les 10 % les plus riches de Bulgarie ou de Hongrie dépassent tout juste 900 euros, le niveau le plus élevé des 10 % les plus pauvres des pays les plus riches du continent : Suède et Autriche… (...)

les couches aisées des pays d’Europe méditerranéenne n’ont pas grand-chose à envier à celles des pays du Nord. Elles ont largement profité du développement économique de leur pays et s’accaparent une partie bien plus grande que les autres de la richesse produite. Elles sont largement à l’abri de la crise actuelle qui frappe surtout les plus pauvres. Cette absence de redistribution ne fait qu’accentuer les difficultés de leur pays. (...)

Et la France dans tout ça ? Nous sommes loin d’être débarrassés de la pauvreté, mais les 10 % les plus pauvres sont parmi les plus riches d’Europe. (...)