
(...) Geneviève Fraisse indique « A la dernière phrase de ce livre sur le consentement apparaît enfin le « non », la possibilité, la décision de dire « non »… ». Travailler sur le « oui » et le « non », c’est insister sur l’épaisseur et la complexité de l’« autonomie du sujet ». Mais la/le sujet (et son éventuel consentement) n’existe que dans des rapports sociaux, des rapports de pouvoir ; et pour en rester aux rapports sociaux de sexe, dans la « disqualification des femmes ».
Le non, le refus, le sexe, « Faire grève avec son corps, c’est aussi dire non ». Je souligne le paragraphe sur ce sujet, la « grève des ventres » et l’importance du surgissement du corps féminin dans l’espace public. Comme l’autrice, je renvoie au livre de Carole Pateman : Le contrat sexuel, le-contrat-sexuel-est-une-dimension-refoulee-de-la-theorie-du-contrat et à sa préface « À rebours » : préface de Geneviève Fraisse à l’ouvrage de Carole Pateman : Le Contrat sexuel (1988), a-rebours-preface-de-genevieve-fraisse-a-louvrage-de-carole-pateman-le-contrat-sexuel-1988/. Dans ma note, j’avais repris une phrase de Carole Pateman : « Un ordre social libre ne peut être un ordre contractuel », j’y ajoute aujourd’hui qu’un ordre d’égalité ne peut être un ordre du consentement…
Geneviève Fraisse parle, entre autres, de Louise Michel, « et pourtant je vous regarde en face », d’Hubertine Auclert, d’Hélène Brion « Membre du corps social et non citoyenne, une femme serait-elle pourtant responsable, et même coupable ? », de Virginia Woolf et de la « société des marginales », du livre « Une femme à Berlin » (note de lecture : lavenir-setale-devant-nous-comme-une-chape-de-plomb/) et de la tradition prédatrice masculine, « Alors, si le corps peut faire semblant de dire oui, si le corps s’arrangera avec le viol répété de ces occupants, elle dira non de la tête, par sa raison, par sa lucidité ; par son récit quotidien dans un journal intime ; et pour finir par le pluriel d’un comportement solidaire avec les autres femmes violées », de l’exploitation sexuelle et de l’anesthésie du corps, du féminisme des années 70 et de la contestation de l’ordre établi dans sa totalité, de Valérie Solanas (que je découvre ici) et de démolition du système, « La désobéissance est insuffisante car elle suppose déjà l’appartenance au tout social, et n’est donc qu’une des formes de désaccord à l’intérieur du contrat social lui-même », de Monique Wittig et de l’écriture, de Coco Fusco et de son « dialogue » avec Virginia Woolf (le titre de cette note est inspirée de ce passage)…
Geneviève Fraisse aborde aussi l’exclusion, l’inclusion et le passage de l’un à l’autre, et de sa non-automaticité. Elle insiste « Il ne nous fera surement pas abandonner le féminisme comme refus, un refus doublé de subversion » (...)