Les pressions sur l’environnement ont tendance à s’additionner. Ainsi, il n’est pas rare qu’un animal ou une plante soit confronté à la destruction de son habitat et qu’il subisse simultanément l’invasion d’une espèce étrangère. C’est pourquoi des chercheurs ont modélisé, sur le territoire des États-Unis, pris comme modèle, l’impact non pas d’une menace prise individuellement, comme c’est souvent le cas, mais des quatre principales menaces qui touchent les espèces endémiques de ce pays. Résultat sans surprise : les effets calculés sont bien plus importants.
(...) Cette approche offre ainsi une vision claire et pertinente des régions où les espèces sont les plus vulnérables face au changement global qui s’annonce, et où il est urgent de mettre en place des programmes de suivi et de conservation.
Cette vision plus réaliste des pressions qui pèsent sur la biodiversité allonge, de fait, la liste des espèces menacées d’extinction. « Sans compter qu’il y a forcément des interactions et des synergies entre les perturbations environnementales, ce qui signifie que la perte de biodiversité annoncée est sans aucun doute sous-estimée par rapport à ce qui va réellement advenir », conclut l’auteur principal de cette étude originale, qui offre une évaluation plus réaliste (et pessimiste à la fois) de la perte de biodiversité à venir, publiée dans la revue Scientific Reports du groupe Nature.