
L’Europe est divisée entre un noyau dur, le Centre, et la Périphérie. Dans le Centre, nous avons l’Allemagne, la France, le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande et la Belgique, le tout sous la tutelle de la puissance économique de l’Allemagne. Ensuite, nous avons la périphérie, et pas seulement les pays du Sud : la Hongrie et l’Irlande font partie du Nord, mais ce sont des pays périphériques. Il est clair que la situation est pire aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 3 ans. Lorsque les pays du Sud vont mal, cela profite aux pays du Nord, auxquels est donnée la possibilité de financer la dette ... parce que le capital se déplace de la périphérie vers le centre, ce qui offre à l’Allemagne et à la France l’occasion d’émettre des obligations de deux ans établissant eux-mêmes les taux d’intérêts en fonction des circonstances.
A ce niveau, la crise actuelle accroît les différences entre le centre et la périphérie. En même temps, l’establishment façonne l’opinion publique pour faire croire que les pays du Sud sont dans cette situation en raison de leur mauvaise gouvernance, tandis que la situation s’améliore dans le noyau. (...)
La situation et le niveau de vie de la classe ouvrière dans les pays du noyau vont de mal en pis. (...)
En résumé, il existe les deux relations suivantes contradictoires, la relation Centre-Périphérie et bien entendu la dimension de classe, avec la bourgeoisie exploitant les contradictions de la crise alors que la classe moyenne d’Allemagne, de France, de la Belgique, de la Hollande ne voit pas son niveau de vie s’améliorer. Il est donc très important, au niveau européen, de créer un mouvement du Sud et des travailleurs du Nord contre les attaques capitalistes. (...)
En périphérie (Espagne, Grèce, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Portugal), des mesures protectionnistes pourraient constituer un des moyens de résoudre la crise. Quand je parle de protectionnisme national, je me réfère à un gouvernement qui donnerait la priorité aux agriculteurs, aux producteurs et au marché intérieur afin de développer la production et l’économie. (...)
l’argument de la dette est un prétexte, les gouvernements et la Commission Européenne savent très bien que la dette publique a augmenté après la crise de 2007-2008 en raison précisément de la crise et de l’architecture même de l’union monétaire et de la relation noyau- périphérie. (...)
La dette ne constitue pas un problème aussi grave qu’on veut bien le dire, mais un prétexte pour renforcer le capital contre la classe ouvrière (...)
Le problème de la gauche en Grèce et dans d’autres pays endettés, est qu’elle devra définir les conditions qui arrêteront l’exploitation imposée par la Troïka. Il faut renverser la vapeur immédiatement. Si la réduction est décidée par la Troïka, oui, cela allégera la dette, mais il n’y a aura pas vraiment de solution pour les Grecs car les mêmes politiques antisociales seront imposées comme des conditions pour l’octroi de la réduction (comme cela a été le cas en mars 2012). C’est inacceptable. (...)
Nous devons agir de manière radicale, faisant face à la troïka et sauvant le peuple. (...)