
Johanna Siméant est Professeure de science politique à l’Université Paris I - Panthéon Sorbonne, chercheuse au Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne (CRPS) et membre de l’Institut Universitaire de France. Elle est également membre des comités de rédaction de la revue Genèses et de la Revue Française de Science Politique. Spécialisée en sociologie politique, ses principaux domaines de recherche portent sur la sociologie du militantisme, l’engagement humanitaire et les mobilisations transnationales.
...J’ai le sentiment que la grève de la faim fonctionne comme une double épreuve au sens où il s’agit d’attester d’une double authenticité, à travers la souffrance physique que l’on s’inflige et l’émotion que l’on suscite : l’authenticité de son engagement pour une cause, qui suppose qu’on ne triche pas, et, conjointement, la légitimité de la cause que l’on défend. Comprendre la grève de la faim comme une « épreuve » est la condition pour que cette pratique protestataire soit prise au sérieux, quelles que soient les revendications en jeu.