
Nous vivons dans un monde déboussolé qui remet en question jusqu’aux prémisses fondamentales que nous avions pu tenir pour acquises. Or, l’Union européenne (UE) est l’une des innovations de gouvernance les plus importantes des temps modernes. Tout a commencé modestement, six pays coordonnant leurs secteurs du charbon et de l’acier après la Seconde Guerre mondiale. Mais aujourd’hui, l’UE constitue une superpuissance économique et sociale, et doit plus que jamais se penser comme telle. Le fait que la Finlande ait choisi la problématique Business & Human Rights comme thème central de sa récente présidence du Conseil de l’UE nous amène à appréhender parmi les principaux défis auxquels l’humanité tout entière est confrontée et à réfléchir à comment faire progresser le plus efficacement possible l’action au niveau de l’UE.
La réponse à cette question commande d’abord de revenir aux origines des principes Business & Human Rights.
Nous vivons dans un monde déboussolé qui remet en question jusqu’aux prémisses fondamentales que nous avions pu tenir pour acquises. Or, l’Union européenne (UE) est l’une des innovations de gouvernance les plus importantes des temps modernes. Tout a commencé modestement, six pays coordonnant leurs secteurs du charbon et de l’acier après la Seconde Guerre mondiale. Mais aujourd’hui, l’UE constitue une superpuissance économique et sociale, et doit plus que jamais se penser comme telle. Le fait que la Finlande ait choisi la problématique Business & Human Rights comme thème central de sa récente présidence du Conseil de l’UE nous amène à appréhender parmi les principaux défis auxquels l’humanité tout entière est confrontée et à réfléchir à comment faire progresser le plus efficacement possible l’action au niveau de l’UE.
La réponse à cette question commande d’abord de revenir aux origines des principes Business & Human Rights.
En termes généraux, les principes Business & Human Rights questionnent la durabilité sociale de la mondialisation. Le 29 janvier 2001 à Davos, Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, s’adressait au Forum économique mondial en ces termes : « Si nous ne pouvons faire en sorte que la mondialisation fonctionne pour chacun, elle finira par ne fonctionner pour personne. La répartition inégale des avantages et les déséquilibres dans l’élaboration des règles mondiales, qui caractérisent la mondialisation aujourd’hui, produiront inévitablement des réactions de rejet et du protectionnisme. Et ceux-ci, à leur tour, menacent de saper et, en fin de compte, de démanteler l’économie mondiale ouverte qui a été si laborieusement construite au cours du dernier demi-siècle »1.
Depuis, nombreuses sont les voix qui, partout dans le monde, s’élèvent pour dénoncer un échec et une répartition particulièrement inégale des bénéfices et des maux engendrés par la mondialisation, entre les nations comme en leur sein. Il en résulte un ressentiment général et une perte de confiance dans les institutions, quelles qu’elles soient.
Du point de vue des entreprises, les principes sont appréhendés comme un moyen de restaurer la confiance dont elles ne bénéficient plus et de contenir le potentiel impact négatif de leurs activités. Des progrès indéniables ont été réalisés par des entreprises, associations d’entreprises ou même par des organisations sportives. Mais ces progrès sont insuffisants et n’ont concerné qu’une part non suffisante d’entre elles.
Pour les gouvernements ensuite, ils se situent au cœur des nouveaux contrats sociaux qu’ils doivent construire pour et avec leurs populations. Cela inclut un travail et des salaires décents, un salaire égal pour un travail égal, de favoriser l’inclusion sociale et économique, une éducation adaptée aux besoins et aux opportunités du XXIe siècle et de prévoir un filet de sécurité sociale suffisamment efficace pour amortir les chocs imprévus sur l’économie en général, et sur les personnes en particulier.
Pour chacun d’entre nous enfin, les principes Business & Human Rights ne constituent rien de plus — mais rien de moins — que la garantie d’être toujours traité avec respect, quelle que soit leur situation personnelle et de pouvoir obtenir réparation chaque fois qu’un tort leur est fait.
La reconnaissance de la problématique Business & Human Rights comme domaine politique distinct au niveau international est relativement récente. Les Nations Unies ont été les premiers et à ce jour les seuls à avoir reconnus officiellement son importance, le Conseil des droits de l’Homme ayant unanimement adopté les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme le 17 juin 2011 (...)
Ces principes ne forment pas seulement un texte, ils ont été conçus pour contribuer à créer une nouvelle dynamique réglementaire, dans laquelle les systèmes de gouvernance publics comme privés, chacun à leur mesure, viennent à apporter une valeur ajoutée distincte, à compenser les faiblesses des uns et des autres et à jouer des rôles qui se renforcent mutuellement, pour œuvrer à un système mondial plus complet et plus efficace. (...)