
... « A partir du moment où la commission est crédible, objective, cela ne nous pose pas de problème », a déclaré M. Mark Regev, le porte-parole du gouvernement israélien.
« Crédible », on peut en douter – sauf s’il s’est agi de la doter d’un « expert en massacres » particulièrement compétent. En effet, présidée par l’ancien premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer, qu’assisteront un Turc et un Israélien, elle aura comme vice-président… le chef de l’Etat colombien, Alvaro Uribe, dont la gestion à la tête du pays, commencée en 2002, s’achève le 7 août, au terme de son second mandat. Compte tenu de son expérience personnelle, le nombre « limité » – on serait presque tenté d’écrire « ridicule » – des victimes ne devrait guère le perturber ni l’amener à bousculer le gouvernement israélien...
...C’est en effet durant ses huit années à la Casa Nariño (2) que les hauts responsables du Département administratif de sécurité (DAS), la police politique colombienne, qui dépend directement du président de la République, ont chargé des chefs paramilitaires d’assassiner des milliers d’opposants – parmi lesquels, de 2002 à 2008, quatre cent trente syndicalistes...
...Déjà récipiendaire de la Médaille d’or de l’humanitarisme (!), décernée par l’organisation juive B’nai B’rith (Les Fils de l’Alliance), totalement alignée sur Tel Aviv, M. Uribe a été honoré d’un award (prix), le 3 mai 2007, à Washington, par l’American Jewish Committee (Comité juif américain, AJC), car, d’après M. E. Robert Goodkind, son président, il est « un allié dévoué des Etats-Unis, un bon ami d’Israël et du peuple juif, et un ferme partisan de la dignité humaine et du développement en Colombie et dans les Amériques ». ...
...on ne s’étonnera pas que Tel Aviv n’ait émis aucune objection à l’existence d’une « commission d’enquête » comprenant un acteur aussi « impartial ». Ni que Washington s’en soit hautement félicité...