
La classe dirigeante française s’obstine à rester enfermée dans le système nucléaire. Pendant ce temps, l’Allemagne avance, avec difficulté mais sûrement, sur la voie d’un nouveau système énergétique.
EnR-bashing : enfin une chance de médaille pour la France !
Ceux qui sont heureux de pointer les problèmes pour justifier leur inaction, et ceux qui, juste, trouvent des solutions.
On connaît la vogue actuelle du « bashing », dans les médias, le monde politique, chez les « humoristes », mode qui, peu à peu, par le phénomène de construction de l’opinion publique, gagne l’ensemble de la société. Prenez un sujet ou une personne, et trouvez tout ce qui permettra de la déglinguer.
A l’occasion des élections allemandes, ce sont les énergies renouvelables qui sont dans le collimateur. Quand on regarde les chiffres, il semblerait que l’Allemagne se porte plutôt mieux que la France : chômage au plus bas, solde des échanges aussi positif que le nôtre est négatif, pour ne regarder que ces deux chiffres. Eh bien, ce ne seraient qu’apparences : en fait, tout y va mal, les couches les plus défavorisées notamment sont dans une situation catastrophique, indigne d’une démocratie moderne, et la politique énergétique du pays le mène à une ruine certaine, si l’on en croit nos oracles nationaux.
Non seulement ils ont une électricité beaucoup plus chère (deux fois) que la nôtre, mais elle va continuer à augmenter (pas la nôtre, bien sûr ?), et leur recours forcené aux énergies renouvelables est en train de mettre en péril leurs grands producteurs d’électricité, ainsi que tout le système énergétique européen, non content de multiplier les émissions de GES par le recours au charbon.
C’est ce qui ressort de nombreux articles, des interventions de « spécialistes » et des responsables politiques, pour une fois unanimes, comme de la communication de nos grands groupes de l’énergie.
La réalité est bien différente, comme tout un chacun peut le constater en allant là-bas et en lisant les publications en allemand ou en anglais : l’électricité est deux fois plus chère pour les particuliers, mais ils consomment en moyenne deux fois moins que les ménages français, ce qui fait que cela ne leur coûte finalement pas plus cher.
Les entreprises, quant à elles, bénéficient de tarifs extrêmement bas, qui leur assurent une bonne compétitivité. Suite à l’accident de Fukushima, les Allemands unanimes, ont pris une décision à la fois courageuse et prudente : l’arrêt immédiat de 30 % de leur potentiel de production nucléaire qui ne leur semblait pas présenter les garanties suffisantes de sécurité immédiate. Cela représentait environ 10% de leur production.
Ils ont pu le faire parce que, depuis des dizaines d’années, ils travaillent à des solutions alternatives aux énergies fissiles et fossiles, autour de l’ensemble des énergies renouvelables (...)
Ils ont transitoirement quelques problèmes de rentabilité, mais ils vont s’adapter sans casse, et pour le moment, les énergies renouvelables ont créé en Allemagne 400 000 emplois, soit trois à quatre fois plus que les emplois français dans la filière nucléaire…