
Le rôle de bouc emissaire des pauvres et des immigrés (souvent les mêmes) est hélas récurrent en période de crise. Cette stigmatisation est plus payante électoralement que l’évocation des sommes considérables soustraites au fisc par les ménages riches et les entreprises (surtout celles du CAC 40). Ou encore la fraude méconnue dite de "Carrousel de TVA" (opérations illégales sur la TVA intra-communautaire), soit 30 milliards d’euros ! Ces fraudes énormes n’évoquent rien au commun des mortels qui ne sait pas se représenter de très grands nombres .
En revanche, il est beaucoup plus efficace pour certains medias et les politiques de gauche et de droite, de suggérer que votre voisin, l’immigré, le pauvre en général, pille les caisses de la nation pendant que vous trimez. Beaucoup d’allocataires potentiels renoncent à l’aide sociale, trop complexe voire trop stigmatisante. Pour le seul RSA, le rapport officiel d’évaluation, chiffrait en 2012 à 5,4 milliards d’€ les sommes non demandées
De la difficulté à se representer des sommes au delà de 500.000 euros ...
La réalité c’est qu’environ 100 Milliards d’€ ne tombent pas dans les caisses de l’Etat par escroquerie, évasion ou optimisation fiscales. Il s’agit d’une toute autre echelle qui échappe à la compréhension. (...)
On peut douter de la volonté de l’Etat de poursuivre ces fraudes. Sait t-on que la Belgique, par ailleurs paradis fiscal notoire, se distingue cependant par sa lutte réussie en 10 ans contre les carrosels de TVA . (...)
La récente enquête de Médiapart sur l’affaire Kerviel, sur la responsabilité de la direction de la Sociiété Générale, jette la lumière sur les faibles moyens de la Brigade nationale de répression de la délinquance financière, réduits sous la présidence Sarlozy, et montrant bien que la lutte contre la délinquance en col blanc est loin d’être la priorité.
Les gros fraudeurs continuent leurs arnaques et les multinationales a exploiter toutes les failles du droit fiscal.
A l’heure ou les chômeurs et les allocataires de la CMU-C vont être passés au crible, ce billet sur le club de Mediapart de Daniel Cauvin montre bien la stigmatisation et la culpabilisation des classes les plus pauvres.