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En première ligne pendant le Covid-19, des milliers de médecins étrangers menacés de ne plus pouvoir exercer
#OQTF #immigration #sante #medecins
Article mis en ligne le 29 avril 2023

La crise sanitaire avait mis en lumière la situation très précaire de milliers de praticiens à diplôme hors Union européenne qui travaillent dans les hôpitaux français pour des salaires dérisoires. Alors qu’une procédure de régularisation lancée en 2019 se termine le 30 avril, elle laisse sur le carreau de nombreux médecins qui réfléchissent déjà à quitter le pays.

Tarek C. le dit lui-même : "Mon avenir professionnel est flou". À 31 ans, ce pharmacien biologiste algérien est venu travailler en France en novembre 2019, notamment pour faire de la recherche à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Pendant deux ans, le jeune homme a travaillé comme praticien attaché-associé, un statut précaire réservé aux médecins étrangers dont l’équivalence de diplôme n’est pas encore reconnue. En janvier 2020, quand les hôpitaux français ont été submergés par les cas de Covid-19, Tarek C. s’est retrouvé en première ligne de la guerre contre le virus : "Certains de mes collègues sont décédés pendant cette période-là", se souvient-il.

Trois ans plus tard, le Covid-19 a quasiment disparu, mais pas les médecins étrangers. À l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les deux tiers des médecins qui travaillent aux urgences sont des praticiens à diplôme hors union européenne (PADHUE). "Les Français ne veulent plus venir bosser chez moi, c’est un boulot dur et moins bien payé que d’autres services", explique le chef de service Mathias Wargon. Urgences, gériatrie ou encore psychiatrie... On estime actuellement que 30% des postes de praticiens titulaires sont vacants à l’hôpital, désertés par les médecins français. (...)

Pourtant, le sort de ces PADHUE est actuellement en suspens. À partir du 30 avril, ceux qui n’auront pas engagé ou obtenu une procédure d’autorisation d’exercice (PAE), pour faire reconnaître leur diplôme, ne pourront plus travailler dans les hôpitaux français.

Sur les 23 000 médecins PADHUE que compte la France, plusieurs milliers seraient ainsi menacés. "On va se retrouver avec un personnel qualifié, recommandé par les chefs de service, mais au chômage alors qu’il y a un besoin énorme dans le secteur de la santé avec des services d’hôpitaux qui ferment. C’est une aberration", se désole Tarek C. (...)